Syndicat international des travailleurs de l'électricité, de la radio et de la machinerie : Le Syndicat international des travailleurs de l'électricité, de la radio et de la machinerie (SITE) est créé en novembre 1949 par des membres dissidents des Travailleurs unis d'Amérique de l'électricité, de la radio et de la machine (TUE) à la suite de l'expulsion de ce syndicat du Congrès canadien du travail et - aux États-Unis - du Congrès des organisations industrielles. Au Canada, l'expulsion des TUE découle de son appui de longue date aux politiques du Parti communiste dans les secteurs du développement économique et de la politique étrangère, politiques qui, selon ses détracteurs, viennent à l'encontre de son objectif fondamental en tant que syndicat. Au début de la guerre froide en Amérique du Nord, les grandes fédérations du travail souhaitent éliminer l'influence des syndicalistes communistes en leur sein.
Au Canada, l'expulsion des Travailleurs unis et d'autres syndicats de gauche permet aux socialistes plus modérés du milieu syndical de renforcer leur influence et d'établir des liens officiels avec la Fédération du Commonwealth coopératif. Aux États-Unis, le SITE et son président, James Carey, réussissent à fédérer bon nombre des anciens membres des Travailleurs unis. Au Canada, cependant, l'expansion du SITE est un peu plus lente, en raison de la législation canadienne du travail qui limite la possibilité qu'a le syndicat de marauder les membres des Travailleurs unis.
Avec l'aide du Congrès canadien du travail et de quelques représentants du personnel des États-Unis, l'organisation canadienne du SITE met sur pied des sections locales à Brockville, à Cobourg et à Montréal. Elle perd cependant une bataille importante contre les Travailleurs unis à l'usine de la compagnie Générale électrique du Canada de Peterborough, au début des années 1950. La plupart des membres du SITE se retrouvent en Ontario et au Québec, et travaillent dans la production d'équipement pour la radio, la télévision et la sonorisation au sein d'entreprises comme la RCA, la Générale électrique du Canada, la compagnie Admiral du Canada, Westinghouse et quelques autres petits fabricants. Il s'agit en majorité de femmes, d'ouvriers qualifiés et de cols blancs.
Les sections locales canadiennes du SITE font partie du district 5, établi officiellement en 1954 sous la présidence de George Hutchens. Avant 1954, le district canadien relève de son premier directeur, J. G. Morton; à partir de 1952, il est dirigé par un conseil de district provisoire. Le président et le secrétaire-trésorier du district siègent au Conseil exécutif international du SITE pour y représenter les intérêts des travailleurs canadiens.
La direction syndicale est très stable sous la présidence de Hutchens jusqu'en 1976, année où il devient secrétaire-trésorier international. Glenn Pattinson lui succède à la présidence canadienne. Evelyn McGarr est secrétaire-trésorière du district 5 de 1954 à 1980. En 1982, le district canadien se sépare de la section internationale et, peu après, entame des discussions en vue d'une fusion avec le Syndicat des travailleurs en communication du Canada. En janvier 1984, des délégués de ces deux syndicats approuvent la fusion et forment le Syndicat des travailleurs en communication, électronique, électricité, techniciens et salariés du Canada (nom qui sera raccourci plus tard en Syndicat des travailleurs en communication et en électricité du Canada). Glenn Pattinson devient vice-président du nouveau syndicat.