Dorion, Hélène, 1958 : Née à Québec en 1958, Hélène Dorion y fait ses études primaires et secondaires au Collège Notre-Dame-de-Bellevue, puis collégiales, au cégep de Sainte-Foy, avant d'entrer à l'Université Laval où elle obtient, en 1980, un baccalauréat en philosophie. Elle fait alors partie de la rédaction de la revue philosophique de la faculté, Considérations, et y publie des textes de réflexion portant entre autres sur les Présocratiques, Nietzsche et Camus. Un passage s'opère alors de la philosophie à la littérature, et, en même temps qu'elle entreprend des études de lettres qui mèneront en 1985, à l'obtention d'une maîtrise, elle publie en 1981 ses premiers poèmes, dans la revue Estuaire. L'année suivante, elle se joint au comité de rédaction de cette revue où elle rencontre Suzanne Paradis et Michel Beaulieu qui l'inciteront à présenter son premier manuscrit, L'intervalle prolongé suivi de La chute requise, aux Éditions du Noroît qui le publieront en 1983.
En 1984, elle quitte Québec pour aller s'établir dans les Laurentides où elle enseignera la littérature durant six ans au cégep de Saint-Jérôme. Elle continue alors de déployer une activité plurielle et de s'impliquer dans la vie littéraire à différents titres : critique, membre de la rédaction de revues et collaboratrice à des émissions culturelles radiophoniques. En 1987, elle fait un premier séjour en Europe. Ses poèmes commencent alors à paraître dans diverses revues françaises et belges, et peu à peu ils seront traduits et publiés dans de nombreuses revues européennes. En 1990, une anthologie de ses poèmes paraît aux éditions Le Dé Bleu, sous le titre La vie, ses fragiles passages, et ce même éditeur publie, en coédition avec le Noroît, Un visage appuyé contre le monde.
En 1993, les éditeurs des Éditions de La Différence, Colette Lambrichs et Joaquim Vital, l'invitent à publier dans leur maison, et, par la suite, elle y fera paraître tant ses livres de prose que de poésie. En 1994, elle participe pour la première fois à la Biennale Internationale de Poésie de Liège. Ses voyages commencent à se multiplier, en même temps que les traductions de ses livres, ce qui l'amène à participer à de nombreuses lectures publiques, ainsi qu'à des rencontres, colloques et festivals internationaux. Son oeuvre reçoit plusieurs distinctions et prix littéraires, tant au Québec qu'à l'étranger, et des revues européennes lui consacrent des dossiers et numéros spéciaux. En même temps, son activité littéraire se diversifie : elle fait partie de la rédaction de revues européennes et prépare à ce titre plusieurs numéros de poésie québécoise, elle collabore, en tant que lectrice, avec des maisons d'édition, et fait partie de nombreux jurys, dont ceux des prix internationaux de poésie de langue française Léopold-Senghor et Louise-Labé. De 1999 à 2001, elle est écrivain en résidence à l'Université du Québec à Montréal puis à l'Université de Montréal.
Une anthologie de ses poèmes, présentée par Pierre Nepveu, paraît en poche en 2002 aux Éditions Typo. Elle publiera aussi plusieurs ouvrages en prose dont Jours de sable (Prix Anne-Hébert, 2004), Sous l'Arche du temps, Recommencements (Prix des écrivains francophones d'Amérique, 2014) et un album pour la jeunesse intitulé La Vie bercée.
En 2005, elle est la première Québécoise à se voir décerner le prix de l'Académie Mallarmé, remis pour l'ensemble de son oeuvre, à l'occasion de la parution de Ravir les lieux, livre qui, en 2006, lui méritera également le prix du Gouverneur général du Canada. Cette même année, les Éditions de l'Hexagone font paraître, dans la collection «Rétrospectives », l'ensemble de son oeuvre poétique publiée entre 1983 et 2000, sous le titre Mondes fragiles, choses frêles. Elle reçoit aussi d'autres prix prestigieux tels que le Prix Charles-Vildrac (2008) pour son livre Le hublot des heures et le Prix Léopold-Senghor (2011) pour l'ensemble de son oeuvre.
Élue membre de l'Académie des lettres du Québec en 2006, Hélène Dorion est également nommée Chevalière de l'Ordre national du Québec (2007) et Officière de l'Ordre du Canada (2010).