Deyglun, Henry, 1903-1971 : Né à Paris en 1903, le dramaturge et romancier Henry Deyglun arrive à Montréal en 1921. Il s'engage au Théâtre canadien et fait la rencontre de Fred Barry et d'Albert Duquesne et passe avec eux au Théâtre Chanteclerc où il fait jouer avec succès son premier mélo "Bonne maman", en 1926. A partir de ce moment, il crée de nombreux sketches et pièces de théâtre pour la radio. En 1929, année où il commence à publier ses oeuvres, il présente déjà six pièces au Théâtre Saint-Denis. En 1930, il participe à la fondation du Théâtre Stella. En 1937, "Vers la terre canadienne" (rebaptisée "Gens de chez nous"), pièce créée en 1935 qui a connu un grand succès, fait une tournée européenne mais doit s'arrêter à cause de déficits. Cependant, "Le roman d'une orpheline", adapté de son radio-théâtre (CKAC) pour la scène, en 1936, aurait eu plus de 2 000 représentations au Canada, en France, en Belgique, en Afrique du Nord et aux États-Unis.
Son premier mélodrame intitulé "Bonne maman", créé le 6 octobre 1926, est retouché et repris le 17 octobre sous le titre de "La mère abandonnée". Il se transforme en radioroman nommé "Coeur de maman" à l'été 1936, repasse à la scène en octobre, est le sujet d'un film en 1953 et est repris à la télévision en 1976.
Henry Deyglun crée surtout pour la radio, principalement la station CKAC, à laquelle il fournit des textes au début des années 1930. Il le fait également pour CBF et CKVL et son oeuvre est très prolifique. Il participe à la "Rumba des radioromans" (50 sketches, 1939); crée "Vie de famille", diffusé quotidiennement à Radio-Canada et à CKAC par tranches de 15 minutes, du 24 octobre 1938 au 7 février 1947 (comprenant plus de 3 000 épisodes ou sketches), "Les secrets du docteur Morhanges" (CBF, 1940-1947) et bien d'autres jusqu'après 1960. Deyglun adapte aussi pour la scène plusieurs de ces textes, d'abord écrits pour la radio.
Vers la fin de sa vie, Deyglun avait entrepris l'écriture de "La petite histoire du spectacle au Québec, 1920-1970" mais son manuscrit est perdu dans un feu qui détruit sa résidence des Laurentides. Cependant, la première partie intitulée "Les années folles, 1920-1925" a été réécrite de mémoire.
Il épouse tour à tour deux comédiennes, Mimi D'Estée (Reine Leborgne) et Janine Sutto. Il est le père, entre autres, du poète, conteur et naturaliste Serge Deyglun (1929-1972) dont le fonds d'archives se trouve également aux Archives nationales du Canada. "Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord", par Réginald Hamel, John Hare, Paul Wyczynski, Montréal, Fides, 1989, p. 417.; "Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec", tome III, 1940-1959, Montréal, Fides, 1980, p.