Canada. Commission des hôpitaux militaires : Au moment du déclenchement des hostilités de la Première Guerre mondiale, le Canada ne possédait aucun organisme pour s'occuper des soldats malades ou blessés. Jusqu'en 1915, le ministère de la Milice et de la Défense était responsable des questions concernant les anciens combattants canadiens. Le Canadian Patriotic Fund, mis sur pied en août 1914 et financé par les deniers publics, s'occupait strictement des familles des soldats. Le 1er juin 1915, le gouvernement sanctionna un projet permettant à la Croix-Rouge de gérer les maisons de convalescence et à l'Ambulance Saint-Jean d'administrer un hôpital au camp de Valcartier, construit suite à la mobilisation du Corps expéditionnaire canadien. Le 30 juin, le décret (C.P. 1540) proclama que la Commission autonome des hôpitaux militaires s'occuperait de fournir des hôpitaux et des maisons de convalescence au Canada.
En plus de s'occuper des malades et des blessés, la Commission entreprit rapidement d'étendre ses activités de à la réhabilitation des soldats revenus au pays et même à la fabrication de membres artificiels. Selon la Constitution, presque toutes ces responsabilités relevaient des provinces et une rencontre entre le gouvernement fédéral, les ministres et les ministres provinciaux en octobre 1915 amena la création de commissions provinciales. A cette époque, la Commission des hôpitaux militaire gérait 11 hôpitaux et maisons de convalescence comptant 350 lits. Toutefois, les soldats en convalescence revenaient d'outre-mer à raison de cent individus chaque semaine. En octobre 1916, la Commission s'occupait de 2 193 lits répartis dans 47 établissements dont la majorité possédaient des installations plus modernes que les premières maisons de convalescence. La Commission fut prise au dépourvu à la suite des nombreuses pertes subies suite à la Bataille de la Somme, soit 24 000 Canadiens, dont les trois quarts étaient blessés. Des bateaux entiers chargés de blessés arrivèrent de la Grande-Bretagne au début de 1917. La Commission s'occupait de 5 600 lits au milieu de l'année et de 13 802 lits vers la fin de l'année en plus de 16 wagons hôpitaux pour transporter les patients et de 2 800 employés. Le nombre de patients était passé à 11 981.
La Commission des hôpitaux militaires était composée de dix commissaires, principalement des hommes d'affaires. Le président était le sénateur Sir James Alexander Lougheed. La Commission n'a pas tenu de réunion entre septembre 1916 et octobre 1917 parce que Lougheed n'aimait pas s'entretenir avec ses collègues. Ernest Henry Scammell remplit les fonctions de secrétaire et directeur général jusqu'à la fin de 1916. En décembre 1916, Samuel Allan Armstrong fut nommé le premier directeur de la Commission. A la création du ministère du Rétablissement civil des soldats, Lougheed and Armstrong furent nommés respectivement ministre et sous-ministre.
Au cours de 1917, un conflit éclata entre la Commission des hôpitaux militaires et le service médical du ministère de la Milice et de la Défense, au sujet personnel du Corps armé médical du Corps expéditionnaire canadien sous la direction de civils dans les hôpitaux. Enfin, le 21 février 1918, trois décrets (C.P. 432, 433 et 434) créèrent le ministère du Rétablissement civil des soldats, faisant passer la majorité des hôpitaux sous l'égide du ministère de la Milice et de la Défense et renommant la Commission des hôpitaux militaires " Commission des soldats invalides ", qui relevait du ministère du Rétablissement civil des soldats. Ce dernier s'occupait principalement de réhabiliter les anciens combattants et de fournir des membres artificiels. La création du nouveau ministère fut ratifiée par la Loi sur le ministère du Rétablissement civil des soldats le 24 mai 1918 (8-9 Geo. V, ch. 42).