Canada. Commission royale d'enquête sur l'industrie textile : La Commission royale d'enquête sur l'industrie textile a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 223 du 27 janvier 1936 en vertu de la Partie I de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1927, ch. 99) et sur recommandation du ministre des Finances. La Commission était mandatée: pour enquêter définir la responsabilité des employeurs et pouvoir prendre les mesures qui s'imposent, et ce non seulement afin de protéger les intérêts des employés et du grand public mais également de l'industrie elle-même, il est essentiel que le gouvernement soit saisi de toutes les données relatives à l'exploitation des industries intimement reliées au domaine du textile ainsi qu'aux industries connexes; que dans cet ordre d'idée, le gouvernement doit obligatoirement être en mesure d'obtenir tous les renseignements s'échelonnant sur plusieurs années relatifs aux coûts, aux profits, aux gages, aux salaires et aux primes, aux barrières tarifaires, aux investissements, au volume de la production et, de façon plus précise, la mesure dans laquelle il est raisonnable et justifié d'attendre de l'employeur qu'il poursuive ses activités en période de difficulté passagère. Le Commissaire était William Ferdinand Alphonse Turgeon et le secrétaire était Albert Spence Whiteley.
Le 17 janvier 1936, la Dominion Textile Industry ferma son usine de rayonne de Sherbrooke au Québec et mit à pied plus de 1 000 employés. Cette mesure devait constituer un nouveau fardeau financier inattendu pour la ville de Sherbrooke et pour le gouvernement provincial. La fermerture de l'usine survenait en effet en plein hiver alors que le chômage sévissait. Le 18 janvier, le conseil de la Ville de Sherbrooke adressa un télégramme au premier ministre du Canada et au ministre des Finances leur demandant d'intervenir et " de prendre des mesures immédiates afin de remédier à la situation ". En même temps, la presse publia des articles expliquant que la fermeture de l'usine de rayonne était le fruit du climat d'incertitude qui régnait dans l'industrie du textile, imputable en grande partie à la compétition japonaise quant à la fabrication de soies artificielles, et que l'usine ne réouvrirait pas ses portes tant que la situation ne serait pas réglée. Un agent du ministère fédéral de la Main-d'ouvre se rendit immédiatement à Sherbrooke pour faire un constat de la situation et, suite à des études, recommanda que soit ouverte une enquête publique. Le gouvernement du Canada réagit promptement et constitua une commission royale le 27 janvier. (Voir décret du conseil C.P. 223 du 27 janvier 1936.)
Les audiences de la commission se sont déroulées du 20 février au 20 mars 1937 à Sherbrooke, Trois-Rivières, Montréal, Québec, Montmagny, Louiseville et Valleyfield au Québec, et à Ottawa, Toronto, Dunnville, St-Catharines, Paris et Cornwall en Ontario. La commission a reçu 1 380 pièces à conviction. Collection de l'inventaire général de RG33-20.