Syndicat des travailleurs en communication du Canada : Les origines du Syndicat des travailleurs en communication du Canada remontent à 1945, alors que les employés d'usine, de bureau et d'opérations de l'entreprise Saskatchewan Government Telephones forment des sections locales au sein de l'Union des travailleurs du téléphone du Canada (la section 1 étant à Regina, la section 2, à Saskatoon et la section 3, à Moose Jaw). Ces unités de négociation sont les premières à être accréditées en vertu de la Saskatchewan Trade Union Act (la loi syndicale de la Saskatchewan), adoptée peu après l'élection du gouvernement provincial de la Fédération du Commonwealth coopératif, en 1944. s'affilie au Congrès canadien du travail et signe sa première convention collective en mai 1945. Les sections locales 4 (de la Northern Electric Company Limited, à Toronto, en Ontario) et 6 (de la Northern Telephone Limited, au nord de l'Ontario) sont respectivement accréditées en 1947 et en 1951.
Sous la recommandation des agents du Congrès, l'Union des intervenants téléphoniques du Canada demande de s'affilier aux Travailleurs en Communication d'Amérique, ce qu'elle obtient en 1950; en 1958, les sections locales canadiennes deviennent un district distinct, le district 10. En juin 1967, le congrès des Travailleurs en Communication d'Amérique approuve la mise sur pied du Conseil canadien des travailleurs en communication, une étape de transition vers la formation d'un syndicat canadien autonome. Des démarches sont entreprises de 1967 à 1971 en vue de fusionner le Conseil avec la Fédération des travailleurs du téléphone de la Colombie-Britannique, plus tard connue sous le nom de Syndicat des travailleurs en télécommunications.
Le congrès de fondation du Syndicat des travailleurs en communication du Canada se déroule les 6 et 7 avril 1972 à Saskatoon, en Saskatchewan. (Les politiques nationales du Syndicat étaient établies dans le cadre de ses congrès annuels.) À cette occasion, le Syndicat est divisé en quatre régions : Ouest, Ontario, Québec et Atlantique, supervisées par quatre vice-présidents travaillant dans les bureaux régionaux. Ceux-ci siègent également au Conseil national de direction en compagnie du président national et du secrétaire-trésorier. Plus tard, des membres de la base syndicale, élus dans les caucus régionaux, intègrent eux aussi le Conseil.
Des conseils régionaux sont mis sur pied afin que les sections locales puissent y aborder les enjeux propres à leur région. Bien que le bureau national se trouve en Ontario (d'abord à Toronto, puis à Ottawa), le secrétaire-trésorier continue d'habiter à Regina, en Saskatchewan, fidèle aux origines du syndicat. Fred W. Pomeroy et Ralph M. Wyatt sont respectivement président national et secrétaire-trésorier du Syndicat de 1972 à 1992.
En mai 1973, le Syndicat des travailleurs en communication du Canada et la Fédération des travailleurs du téléphone de la Colombie-Britannique (autre principal affilié du Congrès du travail du Canada, qui représente les travailleurs en communication) fondent la Fédération canadienne des communications. Celle-ci a pour but de créer un fonds de défense commun, d'effectuer des recherches, de mener des activités de sensibilisation et de présenter d'une seule voix les enjeux stratégiques législatifs et publics.
Le Syndicat des travailleurs en communication du Canada participe également à deux fédérations internationales du travail : la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie et Postes, Télégraphes et Téléphones.
Le Syndicat des travailleurs en communication du Canada fera l'objet de plusieurs transformations majeures au cours de ses 20 ans d'existence. De 1975 à 1979, il connaît une forte expansion puisqu'il parvient, à la suite d'un long processus, à accueillir dans ses rangs deux associations d'employés indépendantes de Bell Canada : le Syndicat des communications Canada, qui représente les téléphonistes et le personnel de la restauration de Bell, ainsi que l'Association canadienne des employés de téléphone, qui représente les employés de métier et des services. Des efforts sont aussi déployés, en vain toutefois, afin d'intégrer le personnel de bureau de Bell (aussi membre de l'Association) au sein du Syndicat.
Puisque les téléphonistes et le personnel de la restauration de Bell sont presque tous des femmes, et que les employés de métier et des services sont presque tous des hommes, les enjeux liés à l'égalité des sexes revêtent une importance de plus en plus grande pour le Syndicat (et son successeur) dans les années 1980 et 1990. Mentionnons notamment la plainte marquante en matière d'équité salariale déposée devant la Commission canadienne des droits de la personne.
En janvier 1984, le Syndicat fusionne avec la région canadienne du Syndicat international des ouvriers en électricité, en radio et de machines de l'Amérique pour former le Syndicat des travailleurs en communication, électronique, électricité, techniciens et salariés du Canada. Le nom est rapidement raccourci et devient le Syndicat des travailleurs en communication et en électricité du Canada. Les anciennes sections locales du Syndicat international conservent une présence distincte au sein de la structure organisationnelle de leur nouveau syndicat, en formant un secteur industriel chapeauté par son propre vice-président.
En 1985, le Syndicat des travailleurs en communication et en électricité du Canada se retire de la Fédération canadienne des communications, dont il assume alors les anciennes fonctions, en plus d'être responsable du fonds de défense. Soutenant depuis les années 1980 l'industrie changeante des télécommunications, il doit au fil du temps gérer de plus en plus de problèmes découlant des changements technologiques et de la déréglementation gouvernementale. En 1992, il fusionne avec le Syndicat canadien des travailleurs du papier et le Syndicat des travailleurs de l'énergie et de la chimie pour former le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier.