Lettre de Hocquart au ministre - on s'imagine volontiers au Canada que "les retranchements faits sur certaines dépenses sont autant d'injustices, on ne paie jamais assez généreusement, l'économie n'est point la vertu dominante du militaire... le pays est misérable et chacun cherche à tirer du roi tout ce qu'il peut pour s'en faire une ressource"; est satisfait de la façon dont Michel de La Rouvillière se comporte avec Beauharnois à propos des dépenses pour les Indiens: ce commissaire travaillera plus aisément avec Martel de Saint-Antoine qu'avec le défunt garde-magasin Louis-Joseph Rocbert qui n'était pas économe (soupçons à son égard); l'excédent de dépenses de l'année 1739 monte à 42 398 l. 12 s. 7 d. et celui de 1740 à 28 974 l. 10 s.; ces deux excédents comblés avec les 120 000 l. de nouvelle monnaie de cartes, il restera 48 626 l. de cette monnaie pour remplir en partie l'excédent de 1741 qui atteint 103 169 l. 14 s. 10 d.; se servira, pour "balancer tous ces excédents", du produit de la vente des 4 000 quintaux de farine reçus de France; prie de pourvoir au déficit de 1742 (87 029 l. 13 s.) par une nouvelle émission de cartes (100 000 l.) ou par l'envoi de fonds; cet excédent est dû en grande partie aux fortes dépenses pour les Indiens et à la cherté des blés achetés pour les troupes; la distribution de vivres et de munitions a été plus forte qu'à l'ordinaire car la misère a été grande; la plus grande partie des 800 quarts de farine expédiés par Bigot a été vendue aux boulangers et aux particuliers de Québec et de Montréal à raison de 13 l. le quintal et le reste employé pour les troupes et les postes; a "rempli toutes les parties du service de cette année avec les fonds ordinaires, le restant des 120 000 l. de monnaie de cartes... et les fonds qu'ont produits la vente des farines de France et de l'île Royale"; ne peut acquitter les charges du Domaine et les frais de régie que par un emprunt à la caisse de la Marine; "il n'y a aucun fonds en caisse pour les avances à faire pour l'exploitation des forges" du Saint-Maurice; "personne ne fait crédit au roi, chacun veut être payé" sur le champ ou même d'avance; est heureux que le ministre soit résolu à lui procurer les facilités et les secours nécessaires pour remplir le service (changements envisagés dans l'état du roi); a un peu plus d'aide au bureau des fonds à l'intendance depuis que le sieur de l'Isle y travaille; déterminera sur quel pied régler la dépense de chaque année pour le fort Saint-Frédéric; "le débit du sieur Cugnet n'est point rentré, il reste encore quelque chose de celui du sieur Des Méloizes, le sieur Chalet n'a payé sa ferme que depuis deux jours... les recouvrements des droits ne commencent qu'à se faire"; la vente des effets de Tadoussac (Cugnet) et des autres postes du Domaine a été assez avantageuse: "le total des retours de Tadoussac montera aux environs de 65 000 l.".