Mémoire - raisons de la "situation très fâcheuse" dans laquelle se trouve la Compagnie de la Colonie: "trop grande quantité et mauvaise qualité des castors" et "peu de consommation qu'il s'en fait en France et dans les pays étrangers", gros intérêts à payer, dépenses excessives pour les postes, etc; incapacité de la compagnie de payer l'état des charges de 1704; perte de "332 paquets de castor qui étaient chargés dans la Sainte-Anne"; nécessité de continuer le commerce du castor pour ne pas perdre l'amitié des Abénaquis, Algonquins, Hurons, Outaouais et Iroquois; il faut refuser de prendre du castor gras et du sec "tué en automne"; n'accepter que le sec "tué en hiver"; fixer le prix du sec à 40 s.la livre et réduire le moscovie à 45 s; ne recevoir "les castors gros cuir mal apprêtés ... que sur le pied d'une livre et demie ... de quelque grandeur et de quelque poids qu'ils puissent être"; défendre la course des bois "sous des peines très rigoureuses comme de confiscation de biens et des galères"; il serait alors possible de réduire le nombre de commis et d'engagés; on supprimerait la direction; au lieu d'envoyer tous les ans des députés en France, "on pourrait choisir à Paris un homme de probité" pour s'occuper des affaires de la compagnie; il faudrait décharger celle-ci de la régie de la ferme et de l'entretien des postes du Détroit et du fort Frontenac; il faudrait la décharger des 25 000 l. "pour la suppression de la marque des chapeaux"; on suggère que le roi lui remette "le quart qu'il a droit de prendre sur les castors"; nécessité de conserver le poste de la baie d'Hudson pour empêcher les Anglais de s'en emparer; ce poste peut produire tous les ans de "25 à 30 milliers de castor sec"; propose que le roi y envoie un vaisseau chaque année; y entretenir une garnison de 20 à 25 hommes; d'Iberville et Serigny avaient invité les Indiens à faire du castor gras, mais on n'acceptera d'eux que le sec.