Le Président du Conseil de Marine à M. Beaussier. M. le Comte d'Estaing lui remettra tous les ordres et instructions du roi relatifs à l'expédition dont il est chargé conjointement avec lui pour la conquête du Brésil. En cas de disparité d'opinion sur les opérations, l'avis le plus hasardeux, mais le plus prompt, sera celui qui prévaudra. Répondra en son nom de l'exécution de cet ordre précis du roi. Quelqu'effrayant que soit l'appareil de défense de Rio Janeiro, le roi veut que son escadre tente l'attaque au risque de la perdre en entier et il ne lui saura aucun mauvais gré de la perte de tous ses vaisseaux pourvu qu'il soit bien prouvé qu'ils n'auront été perdus qu'après avoir tenté ce que humainement et plus qu'humainement on pouvait tenter à tout risque pour réussir. Aura autant de marques de satisfaction dans l'insuccès que dans le succès. Le prévient qu'au retour, succès ou insuccès, le roi se fera rendre comte par un Conseil de guerre de la condutie de chaque officier et que les écarts de conduite seront puni aussi sévèrement que le courage et la valeur seront récompensés largement. Si, par hasard, la paix se faisait après son départ, il lui enverra un aviso secret pour l'en instruire avant de lui expédier une frégatte en forme: Ce premier avis serait pour qu'il emportat du Brésil tout ce qui serait en son pouvoir avant que de recevoir l'ordre ne forme de la suspension des hostilités. Lui enverra une escadre en Mars. Aura sans cesse présent à l'esprit qu'il importe peu au roi de perdre à la guerre des vaisseaux, que jamais sur cet article il ne recevra de reproches, pourvu que l'honneur et la gloire du pavillon soient conservés. Il importe beaucoup cependant que les expéditions que le roi ordonne et que sa Marine entreprend, aient une fois un succès qui puisse être mis en comparaison avec celui des ennemis.
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