Musée national des sciences naturelles (Canada) : Les origines de ce que l'on connaît à présent comme le Musée des Sciences naturelles conduisent au recrutement de William Logan comme géologue provincial du Haut-Canada (l'actuel Ontario). Le 5 juillet 1841, la première session du Parlement des provinces unies du Canada reçut une pétition de la part de la Natural History Society of Montreal et de la Literary and Historical Society of Quebec concernant une étude géologique systématique menée dans la province (Canada [Province], Assemblée législative, Journaux, 1841, p. 559, 10 septembre 1841). L'étude de Logan commença l'année suivante et elle est actuellement largement considérée comme à l'origine de la Commission géologique du Canada (CGC). Au cours de leur travail et à mesure que la portée de leur enquête s'élargissait, Logan et ses collègues géologues rassemblèrent de larges collections de preuves scientifiques. Même si l'argent était difficile à trouver, une série de petits bâtiments fut louée pendant les années 1840 et 1850 à Montréal pour accueillir ces collections. L'entente attachée à ces collections survint graduellement pour devenir un dépôt officiel, ce qui a largement été encouragé par l'organisation des matériaux devant être présentés à l'Exposition de Londres de 1851. Rassembler et organiser les matériaux destinés à des expositions continua par la suite à être une fonction essentielle de la Commission géologique jusqu'en 1921, au moment où la responsabilité des expositions fut transférée au ministère du Commerce.
Le besoin d'avoir un site permanent pour entreposer les collections était une préoccupation constante depuis près de soixante-dix ans, survenant au moment de la fondation de la CGC. Dès 1852, Logan eut le désir de voir la création d'un musée national. Jusqu'à sa démission en 1869, Logan se battit pour trouver les fonds nécessaires. Alors que la Commission géologique continuait à s'étendre et que son rôle, en particulier en ce qui concerne l'exploration de l'Ouest, fut assimilé à une importante entreprise de développement du pays, les financements augmentèrent. En 1968, le Parlement donna à la Commission une bien plus importante assise financière. La CGC devait recevoir 30 000 $ par an pour les cinq années suivantes et reçut le mandat de rassembler des échantillons et de les entreposer dans le musée géologique, pour constituer une collection pour l'ensemble du Dominion du Canada (31 Vict., 2, 1868). En 1877, la CGC fut chargée par le Parlement de rassembler le matériel nécessaire à " un musée canadien d'histoire naturelle, de minéralogie et de géologie " (39-40 Vict., ch. 7, 8). Le musée prit rapidement de l'ampleur. Au même moment et en même temps la Commission et son musée se déplacèrent d'Ottawa à Montréal.
L'année 1907 marque un tournant dans l'histoire du musée national. Cette année-là, le ministère des Mines fut établi (6-7 Ed., VII). La Commission géologique fut absorbée au sein du ministère et divisée en deux directions, une Direction des relevés et une Direction des mines. Le musée reçut le soutien des deux directions. D'importants développements commencèrent à éloigner le musée de ses origines. En 1912, le musée Victoria ouvrit ses portes à Ottawa, donnant finalement au musée un lieu permanent et de l'espace pour se développer. Sous la supervision de Eugène Hanaal et, plus tard, de R.W. Brock, la dotation en personnel du musée subit des changements notables. Les temps du scientifique amateur du dix-neuvième siècle étaient bien loin. Un nouveau type de professionnalisme apparut et de strictes exigences scientifiques et scolaires furent demandées au personnel associé à l'institution. De plus, le souci du musée pour la géologie ouvrit la voie à d'autres spécialités, telles que la botanique et l'anthropologie.
En dépit des avancées effectuées au cours des premières années du siècle, le développement du musée s'interrompit et, en même temps que la Grande Guerre, arriva une réduction du financement. Avec l'apparition de la Crise de 1929, le musée était sur son déclin du fait d'une combinaison mêlant les restrictions budgétaires et une position de moins en moins importante au sein du ministère des Mines. La bouffée d'oxygène survint après la Deuxième Guerre mondiale. Le ministère des Mines et des Ressources avait officiellement séparé le musée de la Direction des relevés en 1921. En 1950, cette séparation se poursuivit quand le musée demeura avec le nouveau ministère des Ressources et du Développement économique et que la Direction des relevés fut transférée vers le nouveau ministère des Mines et des Relevés techniques. En 1951, la Direction des relevés se déplaça physiquement hors du musée Victoria. Au sein de ce ministère, renommé ministère du Nord canadien et des Ressources nationales en 1952, les fonctions du musée évoluèrent pour refléter la nature de son ministère d'attache. L'accent fut placé sur les intérêts scientifiques et économiques et le musée s'efforça de publier et de présenter du matériel d'enseignement (Musée national du Canada, Rapport annuel 1949-50 et Rapport annuel 1952-53).
En 1968, la responsabilité du musée national fut transférée à la nouvellement créée Société des Musées nationaux du Canada (16 Eliz., II, ch. 21-22). En même temps que la réorganisation vint un changement de nom et le musée national devint le Musée des Sciences naturelles. Le 1er juillet 1990, le musée devint une société d'État et son nom changea pour celui de Musée de la nature (38 Eliz. II, ch. 3).