Conseil des sciences du Canada : Le Conseil des Sciences du Canada est créé en 1966 par la Loi sur le Conseil des Sciences du Canada (14-15 Eliz. II, chap. 19). La création du Conseil témoigne de l'intérêt manifesté durant les années 1960 par le gouvernement fédéral pour la politique scientifique. En 1963 la Commission royale sur l'organisation du gouvernement (commission Glassco) déplore le manque de supervision et de coordination des activités fédérales en matière de science et de technologie. Le gouvernement Pearson crée en 1964 au sein du Conseil Privé un Secrétariat des Sciences chargé d'étudier et d'analyser les activités fédérales en science et technologie. Il dresse aussi les plans d'un organisme consultatif qui permettrait de dégager les grandes orientations de la politique scientifique, et qui deviendra le Conseil des Sciences.
Le Conseil consiste d'au plus 25 membres, en plus de 4 membres associés tirés des employés du gouvernement fédéral. Le Conseil utilise le personnel du Secrétariat des sciences jusqu'en 1968, alors qu'il acquiert ses propres employés. En 1969 le Conseil devient une société d'État, et acquiert une plus grande indépendance (17-18 Eliz. II, chap. 28). En 1977 le Parlement adopte une nouvelle Loi sur le Conseil des Sciences du Canada (25-26 Eliz. II, chap. 24). Celle-ci réoriente l'action du Conseil vers l'éducation du public plutôt que vers la formulation de recommandations au ministre. Le nombre de membres est porté à 30, mais il n'y a plus de membres associés. Après avoir vu son budget gravement amputé à partir du milieu des années 1980, le Conseil est aboli durant la vague de compressions budgétaires de 1992-93 (Loi portant dissolution de sociétés et organismes, 40-41 Eliz. II, chap.1, sanctionnée le 4 février 1993).
Le Conseil avait pour fonction d'évaluer les ressources scientifiques et techniques du Canada, ses besoins et son potentiel, de sensibiliser davantage le public aux problèmes et possibilités scientifiques et technologiques ainsi qu'à l'interdépendance du public, des gouvernements, des industries et des universités dans le développement et l'utilisation des sciences et de la technologie. Il réalisait à cette fin des études et des enquêtes mises ensuite à la disposition du public. Chaque étude était dirigée par un comité du Conseil, assisté d'experts de l'extérieur. Le Conseil a publié des études sur l'état de la recherche dans différents domaines, notamment les technologies nouvelles (sciences de l'information, biotechnologies). Il s'est aussi prononcé à plusieurs reprises sur les orientations de la politique scientifique canadienne, et sur l'insuffisance des efforts de recherche et des dépenses du gouvernement fédéral en la matière. Parmi les études marquantes du Conseil, notons l'évaluation du projet Intense Neutron Generator soumis par Énergie atomique du Canada Limitée, l'étude sur la biotechnologie, sur l'éducation scientifique, et sur la complémentarité scientifique et technique entre le Canada et le Japon. Si le Conseil pouvait choisir les domaines à étudier, son ministère de tutelle a aussi parfois commandé des études.
Durant son existence le Conseil des Sciences s'est successivement rapporté au Secrétariat des Sciences du Conseil Privé (1966-1971), au ministère d'État chargé de la Science et de la Technologie (1971-1990), et au ministère de l'Industrie, des Sciences et de la Technologie (1990-1992). Le Conseil a été dirigé par Omond M. Solandt (1966-1972), Roger Gaudry (1972-1975), Josef Kates (1975-1978), Claude Fortier (1978-1982), Stuart L. Smith (1982-1987), Geraldine Kenney-Wallace (1987-1990) et Janet E. Halliwell (1990-1992).