Canada. Ministère des services nationaux de guerre : La Loi sur les services nationaux de guerre de 1940 (4 Geo. VI, ch. 22) établit le ministère des Services nationaux de guerre le 12 juillet 1940, un mécanisme administratif qui allait permettre au gouvernement de mobiliser la population civile pour l'effort de guerre, tel que prévu par la Loi sur la mobilisation des ressources nationales de 1940 (4 Geo. VI, ch. 13). Cette Loi demandait au ministère des Services nationaux de guerre de choisir et enrôler les citoyens masculins éligibles pour le service militaire et de remettre ces recrues aux militaires pour recevoir leur formation militaire obligatoire. L'objectif premier était d'identifier tous les hommes physiquement aptes au le service militaire tel que dénombrés par l'Inscription nationale du 19 au 21 août 1940. A la même époque, treize divisions administratives furent établies dans tout le Canada et chacune était desservie par une Commission des services nationaux de guerre afin d'accomplir le travail du Ministère. Le Ministère émit des règlements pour promouvoir la mobilisation et le travail des commissions.
Le ministre des Services nationaux de guerre fut nommé responsable des associations de bénévoles. Le conseil consultatif du Fonds des Services nationaux de guerre a été établi le 22 juin 1940 pour administrer les subventions gouvernementales accordées aux organismes de bienfaisance et conseiller le ministre. En juin 1941, une modification à la Loi des secours de guerre (3 Geo. VI, ch. 10) donnait au Ministère la responsabilité de veiller à ce que tous les organismes de bienfaisance soient enregistrés et contribuent à l'effort de guerre. Les Services nationaux de guerre supervisaient un certain nombre d'activités bénévoles, y compris les Services bénévoles féminins, la récupération nationale des matériaux de guerre et, vers la fin de la guerre, la Division des secours de guerre volontaires, afin de coordonner la participation des agences canadiennes de bénévoles dans l'Europe libérée.
Le décret en conseil (C.P. 4215, 11 juin 1941) donna au Ministère la responsabilité des organisme d'information tels l'Office national du film, la Société Radio-Canada et l'Office du tourisme du gouvernement canadien. Le décret en conseil (C.P. 4012) de mai 1942 centralisa la responsabilité de la censure civile au sein du Ministère, et l'on mit sur pied une Direction de la censure qui demeura en place jusqu'à la fin de la guerre.
En décembre 1942, le Ministère organisa et expédia outre-mer le Corps des pompiers canadiens, totalisant 442 membres, afin de prêter main forte à l'Unité d'Angleterre. Cette unité fut la seule à se rendre outre-mer en temps de guerre sans relever du ministère de la Défense nationale. Les pompiers revinrent au Canada au cours de l'hiver 1944-1945, leur unité ayant subi trois pertes.
En 1942, il devint évident que le ministère des Services nationaux de guerre ne pouvait faire face à toutes ces responsabilités, surtout après la crise de la conscription qui eut lieu cette année. Ainsi, le contrôle de l'Inscription nationale passa au ministère du Travail (C.P. 2253, 21 mars 1942) de même que les Règlements sur les services nationaux de guerre concernant le Service sélectif national (C.P. 8800, 26 septembre 1942). De plus, le premier ministre Mackenzie King n'était pas satisfait de la façon dont le Ministère s'était acquitté de ses fonctions d'information et elles furent transférées sous son contrôle personnel, à la Commission d'information en temps de guerre. (C.P. 8099, 9 septembre 1942) [C.P. Stacey, Arms, Men and Governments; the War Policies of Canada, 1939-1945, p. 124].
A la suite de la réorganisation de 1942, le ministère des Services nationaux de guerre était responsable de la censure, des pompiers, de la Division des secours de guerre volontaires, de la Division de la citoyenneté, qui était chargée de fournir de l'informations aux Canadiens et Canadiennes qui n'étaient pas d'origine britannique ou française, de la Division des proches parents des prisonniers de Guerre pour aider aux communications entre les proches parents et les soldats prisonniers, de la Division de la récupération, de la Division de contrôle de l'économie dans les bureaux de l'État. Pour aider à cette bureaucratie, on créa les Services bénévoles et auxiliaires et les Services bénévoles féminins. A la fin de la guerre, la Division de la citoyenneté passa au secrétaire d'État (C.P. 6689, 26 octobre 1945), les divisions de contrôle de l'économie dans les bureaux de l'État passèrent au ministre du Revenu national (C.P. 6690, 26 octobre 1945). Le 11 janvier 1946, les Services bénévoles féminins passèrent au ministère de la Santé nationale et Bien-être social (C.P. 59), et la Division des secours de guerre et la Division des charités de guerre et la Division des secours de guerre volontaires les rejoignirent le 14 janvier 1947 (C.P. 134).
Les ministres des Services nationaux de guerre furent l'Hon. James Garfield Gardiner (aussi ministre de l'agriculture au cours de la même période), de juillet 1940 à juin 1941; l'Hon. Joseph Thorarinn Thorson, de juin 1941 à octobre 1942; le major-général l'Hon. Léo Richer LaFlèche, d'octobre 1942 à avril 1945; et l'Hon. James Joseph McCann (ministre du Revenu national au cours de la même période), d'avril 1945 au 18 janvier 1948. Les sous-ministres associés au cours de cette période furent le major-général LaFlèche, d'octobre 1940 à mars 1943 et Chester Harold Payne, de mars 1943 à janvier 1948. La démission de J.J. McCann mit un terme à la Loi sur les services nationaux de guerre.