Commission pour faire enquête et rapport sur les relations industrielles du Canada : La Commission pour faire enquête et rapport sur les relations industrielles du Canada a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 670, 4 avril 1919, sur la recommandation du ministre du Travail. Le décret ne précise pas en vertu de quelle loi les pouvoirs sont conférés. La Commission était mandatée pour enquêter et de présenter un rapport au gouvernement sur les questions suivantes : (1) Étudier les moyens d'améliorer de façon durable les relations entre employeurs et employés et présenter des suggestions. (2) Recommander des mécanismes garantissant que les conditions de travail qui affectent les relations employeurs-employés seront revues périodiquement par les intéressés, dans le but d'améliorer ces conditions de travail. Pour ce faire, la commission devait : (1) faire un relevé des industries canadiennes existantes et les classifier; (2) obtenir de l'information sur le caractère et l'ampleur des organisations déjà en place parmi les groupes d'employeurs et d'employés respectivement; (3) étudier les données disponibles quant aux progrès réalisés par les conseils d'entreprises mixtes au Canada, en Grande Bretagne et aux États-Unis. Les commissaires étaient Thomas Graham Mathers, président; Smeaton White, Charles Harrison, Frank Pauzé, Thomas Moore, John W. Bruce et Carl Riordon (Décret en conseil C.P. 784, 9 avril 1919). Le secrétaire était Thomas Bengough.
Dès la fin de la Première Guerre mondiale, le Canada dut faire face à une grave agitation ouvrière. Le 22 mars 1919, un Sous-comité du travail relevant du Comité de la reconstruction et du développement du Cabinet fédéral, recommandait au gouvernement du Canada d'établir une commission royale sur les relations industrielles, qui déterminerait si l'agitation ouvrière résultait de griefs légitimes ou d'une agitation séditieuse.
Selon le rapport de la commission royale nommé par le gouvernement du Canada le 4 avril 1919, les principales causes de mécontentement étaient les suivantes : le chômage, la hausse du coût de la vie, la longueur des heures de travail, l'absence du droit de négociation collective, la pénurie de logements, les restrictions imposées à la liberté d'expression et à la liberté de la presse et les inégalités en matière d'éducation.
De l'avis des commissaires, les nombreux conflits de travail, surtout survenus dans l'Ouest canadien, témoignaient d'un fort climat d'insatisfaction. Les commissaires l'attribuaient essentiellement aux bouleversements survenus en Europe et aux perturbations que la guerre avait provoquées dans les esprits. Ils se disaient persuadés que la majorité des travailleurs ne nourrissaient pas d'idées extrémistes et qu'ils accueilleraient favorablement la collaboration et l'harmonie dans les relations de travail.
Confrontés à l'incertitude dans le monde du travail, les commissaires cherchèrent à recommander des façons d'améliorer les relations entre employeurs et employés. Paradoxalement, la grève générale de Winnipeg survint alors que les commissaires cherchaient une solution au problème ouvrier. (Voir Rapport de la Commission nommée en vertu d'un arrêté en conseil, C.P. 670, pour s'enquérir des relations industrielles du Canada ainsi qu'un rapport de minorité, Ottawa, Imprimeur du Roi, 1919).
La commission tint ses audiences dans vingt-huit villes canadiennes, du 26 avril au 13 juin 1919. Collection de l'inventaire général de RG33-95.