Commission royale instituée pour faire enquête sur les demandes des houilleurs de l'Ouest canadien : La Commission royale institutée pour faire enquête sur les demandes des houilleurs de l'Ouest canadien a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 8020, 14 octobre 1943, en vertu de la Partie 1 de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1927, ch. 99) et sur la recommandation du ministre du Travail. Par le décret en conseil C.P. 8620, 10 novembre 1943, la commission reçut les pouvoirs et l'autorité d'un Conseil régional du travail en temps de guerre constitué en vertu de l'Ordonnance de contrôle des salaires en temps de guerre. La Commission était mandatée pour enquêter sur les taux de rémunération offerts aux personnes employées dans l'exploitation des mines de charbon des provinces de l'Alberta et de la Colombie-Britannique et sur toutes les questions relevant de l'application de l'Ordonnance de contrôle des salaires en temps de guerre (Décret en conseil C.P. 5963 du 10 juillet 1942) ou affectant cette application; faire rapport au ministre du Travail et au Conseil national du travail en temps de guerre et recommander des mesures applicables compte tenu des principes et dispositions de l'Ordonnance de contrôle des salaires en temps de guerre selon le bon jugement des commissaires. Les commissaires étaient G.B. O'Connor, président, T.W. Laidlaw et L.D. Hyndman. Le secrétaire était F.E. Harrison.
Le 21 septembre 1943, les travailleurs des mines de charbon bitumineux d'Alberta et de Colombie-Britannique décidaient de faire la grève. Représentés par la section locale 18 des Mineurs Unis d'Amérique (MUA), les mineurs demandaient des hausses de salaire, deux semaines de congés payés et des heures supplémentaires après la semaine de cinq jours. Les MUA soutenaient que les salaires des mineurs de la section locale 18 étaient inférieurs à ceux des mineurs américains et que les travailleurs quittaient la mine pour aller travailler dans d'autres industries offrant de meilleurs salaires.
La Western Canada Bituminous Coal Operators Association refusa de négocier avec les MUA, parce qu'en vertu de l'Ordonnance de contrôle des salaires en temps de guerre, seul le Conseil national du travail en temps de guerre était habilité à enquêter sur les conditions salariales et les relations du travail au Canada.
Les salaires des mineurs, qui avaient été établis par une entente en mai 1938, révisés en avril 1940 et août 1941, devaient demeurer en vigueur encore un an après la Seconde Guerre mondiale. Les MUA n'avaient pas envoyé de demande de révision des salaires au Conseil national du travail en temps de guerre.
Le ministère du Travail tenta en vain de ménager une rencontre entre les exploitants des mines de charbon et les dirigeants syndicaux pour négocier les différends qui les opposaient. En outre, le ministère pressa les MUA d'envoyer au Conseil national du travail en temps de guerre une demande d'examen de ses revendications. Les MUA, pour leur part, insistaient sur le fait qu'ils déclencheraient la grève si les salaires des mineurs n'étaient pas améliorés. Une grève dans l'industrie houillère amènerait des pénuries de combustible regrettables en hiver. De plus, le gouvernement considérait le charbon comme une matière première essentielle à la production de munitions, et il était bien déterminé à maintenir un approvisionnement suffisant.
Le 27 septembre, Humphrey Mitchell, ministre du Travail, nomma G.B. O'Connor du Conseil national du travail en temps de guerre, section de l'Ouest, et F.E. Harrison du ministère du Travail, commissaires chargés de l'enquête sur le conflit de travail afin qu'ils enquêtent sur le différend. Leur tentative pour éviter la grève échoua toutefois, et les mineurs décidèrent de débrayer le 15 octobre. Le 14 octobre, le gouvernement ayant institué une commission royale présidée par G.B. O'Connor pour étudier les taux de rémunération des mineurs de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, la grève fut remise à plus tard. Cependant, la commission avait à peine commencé ses travaux qu'elle dut les suspendre. Le 29 octobre, Robert Livett, président de la section locale 18 des MUA, téléphona au ministre du Travail pour l'informer que les mineurs se mettraient en grève si on n'ajoutait pas au décret établissant la commission la mention que celle-ci n'avait pas à faire rapport directement au Conseil national du travail en temps de guerre.
Pour résoudre ce problème, le ministre du Travail invita les dirigeants des MUA à une conférence, la première semaine de novembre 1943, à Ottawa. Le syndicat accepta de rencontrer le ministre, mais il envoya néanmoins des avis de grève et, le 31 octobre, les travailleurs des mines de charbon, représentant quelque 8 500 hommes en Alberta et en Colombie-Britannique, déclenchaient la grève.
Le 6 novembre, le ministère du Travail et l'UMWA parvenaient à un accord. Les mineurs retourneraient au travail et la commission royale aurait les pouvoirs d'un Conseil régional du travail en temps de guerre pour enquêter sur les demandes syndicales. Cette entente accordait aux mineurs et aux exploitants miniers le droit d'interjeter appel des recommandations de la commission royale auprès du Conseil national du travail en temps de guerre. Conformément à l'entente, la commission royale reprit ses travaux le 10 novembre 1943 et, le 15 novembre, tous les travailleurs étaient de retour au travail (Voir Labour Gazette, vol. XLIII, octobre 1943, p. 1371-1372, novembre 1943, p. 1520-1521 et décembre 1943, p. 1632-1635).
La commission tint ses audiences à Calgary et à Edmonton, du 29 octobre 1943 au 18 janvier 1944. Collection de l'inventaire général de RG33-97.