Commission royale d'enquête sur les chemins de fer et le transport au Canada (1916-1917) : La Commission royale d'enquête sur les chemins de fer et le transport au Canada a été créé en vertu du conseil C.P. 1680 du 13 juillet 1916 en vertu de la Partie I de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1906, ch. 104) et sur recommandation du premier ministre. La Commission était mandatée pour enquêter sur : a) l'ensemble du problème des transports au Canada; b) la situation dans laquelle se trouve chacun des trois réseaux de chemins de fer transcontinentaux, soit la Canadian Pacific Railway, la Grand Trunk Railway (comprenant la Grand Trunk Pacific Railway, la Grand Trunk Railway et leurs nombreuses filiales) ainsi que la Canadian Northern Railway, en prenant soin d'examiner les questions suivantes : 1) les régions desservies par chacun de ces réseaux et les services qu'ils sont en mesure d'offrir par rapport à l'ensemble de l'industrie du transport; 2) l'état de leur équipement, le matériel dont ils disposent et leur capacité d'effectuer le transport; 3) les méthodes d'exploitation; 4) les lignes secondaires, les réseaux d'apport et de correspondance au Canada; 5) les correspondances avec les États-Unis; 6) les correspondances avec les bateaux à vapeur sur les côtes est et ouest; et 7) la composition du capital, les charges fixes et les revenus nets tels que calculés au moment de l'enquête, et dans une perspective d'avenir plausible tenant compte de l'accroissement de la population; et c) la restructuration de n'importe lequel desdits chemins de fer ou son acquisition par l'État; et, le cas échéant, le système d'exploitation le plus efficace, que ledit réseau soit, ou non, mis en correspondance avec le réseau de l'Intercolonial Railway. A l'origine, les commissaires étaient Alfred Holland Smith, président, Henry Lumley Drayton et George Paish. Paish donna sa démission pour des raisons de santé et fut remplacé par William Mitchell Acworth (Décret du conseil C.P. 2567 du 21 octobre 1916).
Pendant la Première Guerre mondiale, les chemins de fer canadiens ont vécu d'importantes tensions économiques. La hausse du coût de la main-d'ouvre et des matériaux, l'interruption presque totale de l'immigration, la fermeture des marchés monétaires internationaux et les problèmes techniques d'exploitation ont provoqué une situation très pénible. Grâce à son service bien équipé et à une bonne coordination, en plus de capitaux qui lui permettaient d'affronter les dépenses encourues lors de récents travaux de construction dans les prairies du nord, le Canadien Pacifique était en mesure de répondre à la demande accrue de transport en temps de guerre. Par contre, la situation financière précaire de la Canadian Northern Railway et de la Grand Trunk Railway les rendait incapables d'assumer le fardeau de la guerre. Celle-ci imposait à leurs services transcontinentaux incomplets un volume de trafic avec lequel elles étaient incapables de composer. Il en résulta une congestion telle qu'il devint impérieux d'effectuer d'importants déboursés afin de relier les réseaux, les gares et le matériel ferroviaire, alors que ni l'une ni l'autre de ces compagnies ne pouvait se procurer les capitaux nécessaires. Dans ces circonstances, les deux réseaux incomplets, déjà aidés par le gouvernement afin de garantir une grande partie des capitaux dont ils avaient eu besoin pendant leur récente construction, devaient s'en remettre totalement au gouvernement. La Grand Trunk déclara être au bord de la ruine dans l'Ouest, et que, à défaut de recevoir une nouvelle aide financière, elle devrait déclarer faillite. En plus des garanties qu'il avait accordées, le gouvernement du Canada avait consenti un prêt de 54 millions de dollars à une filiale de la Grand Trunk et s'était porté acquéreur d'une partie des actions de la Canadian Northern, ce qui constituait une subvention et une garantie. Le ministre des Finances, Thomas White, se dit préoccupé par la situation financière des chemins de fer et affirma qu'il était temps que le gouvernement revoit sa position dans cette affaire. Entre temps, le gouvernement accorda une aide financière temporaire aux deux compagnies afin de leur permettre de poursuivre leurs opérations. Il s'agissait là d'une mesure extrêmement importante de la part du gouvernement qui voulait éviter une sérieuse perturbation des transports ferroviaires, tout particulièrement en temps de guerre, craignant les remous de l'opinion publique si on laissait les chemins de fer faire faillite. Afin d'établir une politique relative aux chemins de fer en difficulté, le gouvernement constitua une commission royale d'enquête sur les chemins de fer et le transport. (Voir Rapport de la Commission royale d'enquête sur les chemins de fer et le transport au Canada, Ottawa, Imprimeur du Roi, 1932, p. 83.)
Les audiences au sujet de la Canadian Northern Railway se sont déroulées à Toronto les 26 et 27 janvier 1917 et celles au sujet des compagnies de la Grand Trunk Railway, à Montréal les 23 et 24 février 1917. Les commissaires ont également parcouru le Canada en septembre et en octobre 1916 afin d'inspecter les chemins de fer et de recueillir l'opinion de divers citoyens au sujet des problèmes concernant les transports au Canada. Collection de l'inventaire général de RG33-12.