Commission d'enquête sur les accusations publiées dans des articles du News Herald de Vancouver sur les activités de la société japonaise "Black Dragon" en Colombie-Britannique (Canada) : La Commission d'enquête sur les accusations publiées dans des articles du News Herald de Vancouver sur les activités de la société japonaise "Black Dragon" en Colombie-Britannique a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 9723 du 24 octobre 1942 en vertu de la Partie I de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1927, ch. 99) et sur recommandation du ministre de la Justice. La Commission était mandatée pour enquêter et faire rapport sur des accusations, des allégations, des déclarations et des questions parues dans des articles de première et de quatrième pages de l'édition du 26 septembre 1942 du journal News Herald de Vancouver en Colombie-Britannique, sur les activités de la société japonaise "Black Dragon" en Colombie-Britannique, et en première page de l'édition du 9 octobre 1942 de ce même journal, sur Etsuji Morii. Le commissaire était John Charles Alexander Cameron.
Une enquête fédérale fut ouverte au sujet des accusations portées contre la société japonaise "Black Dragon" dans des articles parus dans le journal News Herald de Vancouver le 26 septembre et le 9 octobre 1942, faisant état de rapports directs entre cette société et "un mouvement japonais à tendance fasciste", ainsi qu'au sujet de l'implication de Etsuji Morii dans cette affaire. Les articles contenaient des accusations, des allégations et des déclarations, et soulevaient des doutes quant à l'efficacité de la Commission de sécurité de la Colombie-Britannique (organisme mis sur pied afin de coordonner l'évacuation des Japonais) et des textes réglementaires du ministère de la Défense du Canada, et au sujet de l'intégrité de Morii et d'autres personnes.
Essentiellement, les accusations et les questions soulevées dans le News Herald étaient les suivantes : 1) Etsuji Morii, un Japonais naturalisé canadien en 1921, était un joueur et un gangster, qui faisait appel à des méthodes de banditisme pour imposer sa loi au sein de la communauté japonaise, qui protégeait des Japonais séjournant illégalement au Canada et qui était craint des autres Japonais; ces faits étaient bien connus, ou auraient pu l'être par la Gendarmerie royale du Canada, et celle-ci, de même que la Commission de sécurité de la Colombie-Britannique, aurait dû, en toutes circonstances, éviter d'avoir recours à ses services; Morii utilisait ses rapports et l'influence dont il jouissait auprès de ces corps policiers pour prélever un tribut auprès des autres Japonais; 2) Morii était un agent de la Sokokukai, une société japonaise intimement liée à la société "Black Dragon" du Japon, il était déloyal envers le Canada et il aurait dû être incarcéré; 3) la Gendarmerie royale du Canada et la Commission de sécurité de la Colombie-Britannique, connaissant sa présumée mauvaise réputation, faisaient preuve de "complaisance"; en vertu de ses états de service avec la Gendarmerie royale du Canada, Morii s'était si bien "vendu" aux dirigeants de ce corps policier que ceux-ci lui faisaient aveuglément confiance et avaient omis d'étudier sérieusement les rapports faisant état de sa mauvaise réputation. (Voir décret du conseil C.P. 9723 du 24 octobre 1942; et le rapport de l'honorable juge J.G.A. Cameron au sujet de l'enquête concernant la communauté japonaise de Vancouver en Colombie-Britannique, en 1942, dans les documents de la commission.)
Les audiences de la commission se sont déroulées à Vancouver du 30 octobre au 21 novembre 1942. La commission a reçu 34 pièces à conviction. Collection de l'inventaire général de RG33-60.