Commission royale chargée d'enquêter et de faire rapport sur l'organisation, l'autorisation et le départ du Corps expéditionnaire canadien pour la colonie britannique de Hong-Kong (Canada) : La Commission royale chargée d'enquêter et de faire rapport sur l'organisation, l'autorisation et le départ du Corps expéditionnaire canadien pour la colonie britannique de Hong-Kong a été créé en vertu du décret du conseil C.P. 1160, 12 février 1942, en vertu de la Partie 1 de la Loi sur les enquêtes (S.R.C., 1927, ch. 99) et sur la recommandation du premier ministre. La Commission était mandatée pour enquêter et de faire rapport sur l'organisation, l'autorisation et la répartition du Corps expéditionnaire canadien et, sans restreindre la généralité de ce qui précède, la sélection et la composition de ce corps d'armée et l'entraînement des soldats; l'apport et l'entretien du matériel, des fournitures et des munitions et leur transport; la possibilité de quelque négligence ou erreur de jugement de la part de qui que ce soit parmi le personnel des ministères ou du gouvernement, qui avait pour responsabilité d'autoriser et d'organiser l'envoi de ce corps expéditionnaire, et qui a pu susciter des préjudices à l'expédition ou des blessures aux hommes du Corps expéditionnaire et, si une telle négligence ou erreur de jugement a eu lieu, à qui en incombe la responsabilité. Le commissaire était Lyman Poore Duff. Le secrétaire était W. Kenneth Campbell.
En septembre 1941, le gouvernement du Canada acquiesca à la demande de la Grande-Bretagne d'envoyer deux bataillons d'infanterie (le Winnipeg Grenadiers et le Royal Rifles of Canada) pour renforcer la garnison dans la colonie britannique de Hong-Kong. Les Canadiens arrivèrent à Hong-Kong le 16 novembre, et, le 8 décembre, les Japonais attaquaient. Trop faibles numériquement, les défenseurs combattirent courageusement, mais le jour de Noël 1941, Hong-Kong dut se rendre. Sur un total de 1 975 Canadiens envoyés dans la colonie britannique, 557 furent tués au combat ou moururent dans les camps de prisonniers japonais au cours des quatre années suivantes.
Peu après la chute de Hong-Kong, George Drew, chef du Parti conservateur de l'Ontario, accusa le gouvernement d'avoir envoyé en Extrême-Orient des troupes mal entraînées et piètrement équipées, alors que la guerre avec le Japon était imminente. Selon Carl Vincent, autorité en la matière, ce fut l'étincelle qui mit le feu aux poudres. Selon lui, alors que les prisonniers de guerre mouraient dans les camps japonais, les politiciens canadiens commençaient à s'affronter, l'opposition cherchant à se constituer un capital politique en accusant le gouvernement de négligence, allégation que le gouvernement tentait de nier ou de minimiser.
Le 21 janvier 1942, J.L. Ralston, ministre de la Défense nationale, défendit la position du gouvernement à la Chambre des communes. Il dut cependant admettre que quelques-uns des hommes envoyés à Hong-Kong avaient reçu moins de seize semaines d'entraînement et que les bataillons étaient arrivés sans aucun véhicule d'appoint.
Cette révélation, et le débat politique qui s'ensuivit, força le gouvernement à agir. Les deux partis d'opposition demandèrent d'abord un comité parlementaire pour faire enquête sur les circonstances entourant l'intervention du Canada à Hong-Kong. Plus tard, le premier ministre King obtint leur accord en faveur de l'établissement d'une commission royale. Les conservateurs fédéraux dirigés par R.B. Hanson, ainsi que d'autres partisans de la conscription, voulaient étendre le mandat de la commission d'enquête pour inclure un examen de la situation des effectifs dans les forces armées, mais King refusa.
Établie le 12 février 1942, l'enquête sur Hong-Kong, présidée par le juge en chef, Lyman Duff, ne blâma pas le moindrement le gouvernement. Les conclusions de Duff suscitèrent un débat qui se poursuivit bien après la fin de la Seconde Guerre mondiale (Voir Carl Vincent, No Reason Why : The Canadian Hong-Kong Tragedy - An Examination, Stittsville (Ontario), Canada's Wings, 1981; et David Ricardo Williams, Duff : A Life in the Law, Vancouver, University of British Columbia Press, 1984).
La commission tint ses audiences à Ottawa du 2 au 31 mars 1942 et reçut 295 mémoires. Collection de l'inventaire général de RG33-120.