Canada. Commission d'enquête sur le recours aux drogues et aux pratiques interdites pour améliorer la performance athlétique : La Commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation de drogues et de pratiques proscrites afin d'améliorer la performance des athlètes a été mise sur pied en 1988. Conformément au décret, la Commission avait pour mandat d'enquêter et de présenter un rapport sur les faits et circonstances entourant l'utilisation de telles drogues et pratiques proscrites par les athlètes canadiens devant ou ayant participé aux Jeux Olympiques de Séoul, en Corée du Sud et enquêter et de formuler des recommandations sur les questions pertinentes à l'utilisation de telles drogues et pratiques proscrites dans le sport (Décret C.P. 2361, 5 octobre 1988, modifié par le C.P. 2536, 31 octobre 1988), nommée en vertu de la partie I de la Loi sur les enquêtes (L.R.C., 1985, CI-11). Le commissaire était Charles L. Dubin et la secrétaire, Elizabeth Cummins Seto. Selon le rapport de la Commission, la tricherie durant les compétitions internationales remonte au tout début des Jeux Olympiques. De nos jours, l'utilisation de drogues ainsi que d'autres pratiques proscrites sont les méthodes les plus souvent employées par les athlètes, afin de leur procurer un avantage sur leurs adversaires. Le Comité international olympique et les fédérations internationales ont interdit le dopage lors de compétitions internationales et prévu des pénalités pour les contrevenants. Les stéroïdes anabolisants sont un des groupes de drogues proscrites les plus populaires auprès des athlètes voulant rehausser leur performance. Son utilisation par des athlètes durant les compétitions internationales semble avoir été découverte en 1954. L'analyse de l'urine est le seul moyen pratique de déceler son utilisation dans le sport et ce n'est qu'au milieu des années soixante-dix que les laboratoires ont réussi à analyser efficacement un échantillon d'urine. Encore là, la vérification chez les athlètes était presque limitée au jour de la compétition. Les stéroïdes anabolisants ont été utilisés sur une grande échelle au cours des Jeux Panaméricains de Caracas (1983). En réponse, en décembre 1983, le gouvernement du Canada, par l'entremise de Sport Canada, a mis sur pied sa première politique de contrôle du dopage. Son but était d'éliminer la tricherie dans les sports financés par le gouvernement et répondre aux préoccupations relatives à la santé des utilisateurs de substances ou de pratiques proscrites. En 1985, la politique a été révisée afin d'augmenter la pénalité pour les athlètes violant leur obligation contractuelle et les règlements sur le dopage. La révision imposait une interdiction de financement à vie mais la politique s'est avérée inefficace. Les analyses étaient presque limitées aux compétitions. Au cours de la période entre 1983 et 1988, malgré la politique rigoureuse de Sport Canada, plusieurs athlètes canadiens ont été disqualifiés suite à l'utilisation de stéroïdes anabolisants.
En 1988, quatre haltérophiles sur les sept sélectionnés pour représenter le Canada aux Jeux Olympiques de Séoul ont été disqualifiés suite aux résultats d'analyse confirmant, avant leur départ pour la compétition, la présence de stéroïdes anabolisants dans leur urine. En plus, le 26 septembre 1988, le sprinter canadien Ben Johnson devait remettre la médaille d'or remportée durant la course de 100 mètres des Jeux Olympiques de Séoul, suite à la présence dans son urine de stanozolol, un stéroïde anabolisant. Il était exclu de toute compétition pendant deux ans. A son retour au Canada, M. Johnson a demandé une enquête publique sur les circonstances entourant sa disqualification. Comme résultat, le 5 octobre 1988, une Commission d'enquête parlementaire était mise sur pied pour enquêter sur l'utilisation de drogues par les athlètes canadiens. L'enquête devait aussi recommander des façons d'éliminer des athlètes les drogues et substances proscrites. Elle s'est concentrée sur les sports financés directement par le gouvernement - en particulier l'haltérophilie et l'athlétisme (Préface du rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation de drogues et de pratiques proscrites afin d'améliorer la performance des athlètes). Le rapport de la Commission a été déposé à la Chambre des communes le 27 juin 1990.