Cette série est composée de deux groupes de notes de service, l'un, bref, est composé de notes, et l'autre, plus long, contient les journaux de bord. La majorité des notes sont adressées à Jodi (Jodi White, chef de cabinet de M. Clark). La partie « journaux de bord » semble être composée presque en totalité de communications avec Jodi; la partie « notes », beaucoup plus grande, concerne le vaste domaine de l'adoption de politiques et couvre une gamme beaucoup plus large de correspondants. Ensemble, les deux parties permettent de voir de l'intérieur la façon dont M. Clark gérait son ministère, de même que les rouages mentaux de ses prises de décisions. Surtout, elles montrent, de l'intérieur, l'histoire du mandat de M. Clark en tant que ministre des Affaires extérieures.
Il y a des notes de ses réunions avec de hauts fonctionnaires et des dignitaires, ainsi que des commentaires sincères sur ces réunions et au sujet d'événements et de questions diverses (l'URSS, l'Afrique du Sud, les États-Unis, le Japon, l'Union européenne, le Nicaragua, etc.). Les notes critiquent la mauvaise préparation des dossiers, analysent les réunions qui n'ont pas bien fonctionné et contiennent des instructions pour une meilleure préparation. De temps en temps, M. Clark a demandé l'opinion de Mme White, et certainement aussi d'autres figures importantes du Parti progressiste-conservateur, sur différents sujets énumérés ci-après. Il aborde des problèmes opérationnels dans certains domaines qui relèvent du ministère canadien des Affaires extérieures et charge des officiels de les corriger. Il révèle des problèmes de protocole au plus haut niveau. Dans l'administration de son ministère, M. Clark a aussi fait preuve de sensibilité quant à l'incidence des décisions sur la scène politique nationale. Il divulgue ses propres réflexions sur d'importantes questions touchant les affaires extérieures sur lesquelles il devait se pencher en tant que ministre. Ces notes et ces entrées de journal illustrent comment M. Clark a maintenu le contact avec d'autres ministres et avec le premier ministre pour le façonnement de la politique étrangère. Et, toujours en bon politicien, M. Clark révèle par ses notes de service sa préoccupation pour la façon dont les décisions en matière d'affaires extérieures seront perçues par le public, en suggérant des moyens de les expliquer et de les justifier tout en mesurant toujours leur impact politique sur l'électorat et sur les chances du Parti progressiste-conservateur d'être élu.
En résumé, la politique étrangère du Canada, le fonctionnement du Ministère, celui du bureau de M. Clark, le contexte politique dans lequel les décisions ont été prises en matière de politique étrangère, des bilans de réunions et de conclaves importants avec des représentants étrangers, des évaluations franches de ces représentants, la demande et la formulation d'avis sur le façonnement de la politique étrangère, sont autant d'éléments qui sont divulgués dans cette série. Une totale honnêteté caractérise cette source d'information fondamentale et sans égale sur la politique étrangère canadienne de 1984 à 1989.