En 1995, le gouvernement ontarien a nommé la juge Louise Arbour commissaire pour mener une enquête sur les incidents survenus à la prison des femmes à Kingston, Ontario et sur la gestion par le Service correctionnel du Canada, notamment le rôle de l'équipe de secours d'urgence de la prison, la violence et la pertinence du traitement subi par les femmes pendant leur isolement. Cette série témoigne des activités de Louise Arbour présidant cette commission qui a eu des répercussions non seulement en Ontario mais à travers le Canada.
Un rappel des faits est nécessaire pour comprendre le contexte dans lequel les documents de cette série ont été créés. En avril 1994, de nombreux problèmes ont éclaté à la prison des femmes de Kingston, ce qui a conduit à de violentes confrontations entre six femmes détenues et plusieurs membres du personnel correctionnel. Quelques jours après le premier incident, plusieurs autres détenues se sont manifestées; certaines ont pris des otages, d'autres ont tenté de se suicider. Les troubles continuaient à la prison, en particulier dans l'unité d'isolement. Le soir du 26 avril 1994, la directrice de la prison des femmes a fait appel à une équipe de secours d'urgence composée d'hommes du pénitencier de Kingston pour effectuer une sortie de cellule par la contrainte et fouiller huit femmes en isolement : les six détenues qui avaient participé à la confrontation originale et deux autres détenues. Les mauvais traitements que ces gardiens ont infligés à ces femmes pendant les évènements ont été enregistrés par le Service Correctionnel Canada et la bande magnétique a été plus tard diffusée à la télévision nationale ce qui a provoqué d'importantes réactions de la population.
Le rapport préparé par Louise Arbour a été publié en avril 1996 et a entraîné la démission du grand patron du Service correctionnel canadien. Il comportait de nombreuses recommandations pour améliorer le sort des femmes dans les prisons. Cette série comprend des documents créés par Louise Arbour lors de cette commission d'enquête. On retrouve des lettres relatives à sa nomination, de la correspondance provenant de divers milieux juridiques, un dossier de notes manuscrites prises sur le banc et lors des audiences, des rapports et des coupures de presse. Les documents audiovisuels consistent à une compilation de reportages et quelques interviews.
