Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada : Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie fut, tout d'abord, le prolongement du Conseil national de recherches (CNR). Sa création est le résultat direct d'une enquête sur l'aide fédérale concernant les activités de recherche et de développement dans les sciences physiques, humaines et de la vie qui, elle-même, faisait déjà l'objet d'une plus grande enquête sur l'état des politiques et programmes fédéraux en ce qui a trait aux sciences. Cette enquête, dirigée par Maurice Montagne, a pris la forme d'un comité spécial su Sénat sur les politiques scientifiques et le rapport définitif fut publié en 1973.
Le rapport a engendré le dépôt hâtif de la loi C-26 qui proposait, entre autres, la création du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie afin de financer la recherche dans les domaines des sciences naturelles et en génie, ainsi que pour conseiller le ministre à propos de sujets relatifs à ces recherches. La loi C-26 reçut la sanction royale le 1er mai 1978 et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie fut ainsi créé.
Puisque ce processus éliminerait tout conflit d'intérêts futur dans l'attribution des fonds, la création d'un Conseil distinct afin de gérer les fonds pour la recherche était préférable à simplement laisser le Conseil national de recherches s'occuper de cette fonction. Par exemple, un chercheur du CNR pourrait être directement en concurrence avec les chercheurs externes pour l'obtention de fonds. Même si aucune preuve n'existait prouvant des conflits d'intérêts et que les subventions accordées pour la recherche universitaire avaient toujours été séparées des fonds pour les instituts de recherche, il fut jugé préférable d'éliminer cette situation potentiellement litigieuse. C'est ainsi que l'octroi des subventions à la recherche comme fonction est passé du CNR à une entité externe, c'est-à-dire le CRSNG.
Depuis, 1978, le mandat du ministère est de : promouvoir et soutenir la recherche dans le domaine des sciences naturelles et du génie, à l'exclusion des sciences de la santé; [et] de conseiller le ministre, en matière de recherche, sur les questions que celui-ci a soumises à son examen (Loi sur le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, 1976-77, ch.24).
Afin de respecter son mandat, toutes les activités du CRSNG concernent un seul secteur d'activités, c'est-à-dire d'appuyer la recherche et les bourses d'études dans les domaines des sciences naturelles et du génie. Le CRSNG octroie des subventions de recherche par le biais d'un processus d'évaluation par les pairs aux professeurs des universités canadiennes. Il crée également des partenariats afin de soutenir les recherches fondamentales et de projet. Il octroie des bourses d'étude et de recherche aux étudiants, ainsi que des bourses postdoctorales et les services administratifs liés à ces fonctions. Cette concentration traditionnelle sur le secteur universitaire a augmenté afin d'inclure le secteur collégial. Ainsi, les professeurs des collèges peuvent maintenant être codemandeurs pour les projets de recherche avec les professeurs universitaires et peuvent également recevoir un certain financement pour leurs propres projets de recherche.
Selon le plan d'activité quinquennal du CRSNG, les priorités initiales étaient de : Développer le programme de bourses d'études et de recherche; créer un programme pour mettre à jour l'équipement et l'infrastructure; augmenter et se concentrer sur les recherches ciblées; améliorer le programme de recherche libre; et finalement, améliorer les systèmes de gestion et de communication. Ces priorités se concentraient généralement à aider les recherches fondamentales et purement scientifiques. Conformément à ces priorités, le CRSNG a créé, en moins de deux ans, trois programmes afin d'éviter un manque possible de personnes qualifiées : le Programme de bourses de recherche de 1er cycle (BRPC), le Programme de chercheurs-boursiers universitaires (CBU), et le Programme de chercheurs-boursiers en milieu industriel (CBI).
En 1983, le gouvernement fédéral augmentait le budget du CRSNG consacré aux partenariats de recherche universités-industrie. Le Conseil a répondu à cette hausse en regroupant certaines activités existantes avec de nouvelles initiatives. Par exemple, le programme de subventions de « Projets de recherche avec applications industrielles » ou subventions PRAI, hérité du CNRC, a été modifié, élargi et rebaptisé Programme de subventions de recherche et développement coopératif. L'apport le plus important de ce programme consistait en la participation de partenaires industriels au financement du projet de recherche.
Une autre nouvelle initiative créée dans le cadre du Programme universités-industrie a été les subventions pour professeurs en milieu industriel, connues sous le nom de Programme de professeurs-chercheurs industriels (PCI). Le Programme de professeurs-chercheurs industriels aide les universités à miser sur leurs acquis, ou à développer considérablement leur capacité de recherche dans des domaines d'intérêt pour l'industrie. Daniel Meneley a été le premier professeur-chercheur industriel, soit le titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Énergie Nouveau-Brunswick en génie nucléaire. Depuis que le programme a été établi, plus de 300 chaires de recherche industrielle ont été créées.
En 2008, le CRSNG assurait environ le tiers de tout le financement de la recherche et développement universitaire en sciences naturelles et en génie au Canada. Chaque année, plus de 8 000 professeurs-chercheurs recevaient des fonds du CRSNG. À cette époque, quarante-trois des 50 plus importantes sociétés de R et D avaient participé avec le CRSNG au financement de la recherche universitaire. Au total, quelque 1 000 sociétés avaient participé aux programmes du CRSNG.
Le CRSNG relève du Parlement par le biais du ministre désigné par loi: la Ministre des Sciences, et avant ça, le Ministre de l'Innovation, des Sciences, et du Développement économique, le Ministre de l'Industrie, et le ministre d'État chargé des Sciences et de la Technologie.
Le CRSNG est dirigé par un Conseil (conseil d'administration) mené par un président et des membres sélectionnés provenant de l'industrie, des universités et du secteur privé sans but lucratif. Le Conseil du CRSNG désigne le groupe des membres, alors que le CRSNG désigne l'entité juridique active.
Les décisions du CRSNG sont également effectuées par les comités permanents et les comités de programmes, ainsi que par les comités qui recommandent certaines orientations des programmes ou des façons de faire au conseil, et les comités impliqués dans l'octroi d'une bourse à certains individus ou pour les partenariats en recherche dans diverses disciplines scientifiques.
Le CRSNG possède deux systèmes de classification des dossiers par sujet (SCDS), ainsi qu'au moins un système non officiel, et aussi des systèmes et bases de données electroniques. Les deux SCDS comprennent des dossiers conservés depuis la création du CRSNG, de 1978 à 2000, et un système « post 31 décembre 2000 ». Le système non officiel contient les dossiers concernant l'intégrité/éthique et constitue un sous-ensemble de dossiers cas témoignant des cas liés aux questions de vérification et juridiques soulevées lors de l'octroi de bourses de la part du CRSNG. Ces dossiers sont classés de façon alphanumérique par client. La responsabilité de la Direction des services administratifs organisationnels, qui gère les dossiers actifs du CRSGN, est partagée entre le CRSNG et le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).
Voici une liste des présidents du CRSNG : Gordon M. MacNabb (1978 à 1986), M. Arthur W. May (1986 à 1990), M. Peter Morand (1990 à 1995), M. Tom Brzustowski (1995 à 2005), Mme. Suzanne Fortier (2006 à 2013), M. B. Mario Pinto (2014 à 2018), M. Digvir S. Jayas (par intérim, 2018 à 2019), et M. Alejandro Adem (2019 -).