Dès les premiers jours de mars on commence à la Pointe-aux-Trembles la fabrication de gabions, de fascines et d'autres matériaux de siège. Bougainville est envoyé à l'Ile-aux-Noix au commencement d'avril; on prévoit une attaque ennemie sur ce point, tout est tranquille sur les autres frontières. Arrivée de deux frégates du roi. Les troupes destinées à l'expédition reçoivent l'ordre de quitter leurs quartiers le 20 avril. Détails. Les troupes sont retardées par la glace, elles n'arrivent à la Pointe-aux-Trembles que le 24 avril. Lévis est informé de l'activité de l'ennemi au Vieux Lorette. Retranchements ennemis sur la rivière du Cap Rouge, il a le commandement de la grande route de Pointe-aux-Trembles à Québec. Apprend que les habitants de Québec et ceux près du Cap Rouge ont été expulsés deux jours auparavant. L'ennemi apprend le départ des troupes françaises; le projet d'un débarquement de nuit à Sillery est par suite abandonné; ses avantages. L'ennemi occupe les hauteurs à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge, par suite un débarquement sur ce point est impossible. Décide de débarquer à Saint-Augustin et de marcher sur la gauche et de tourner l'ennemi en suivant la route qui passe par Vieux Lorette et Sainte-Foy et de traverser des marais et des bois qui sont presque impraticables. On rassemble des troupes et on organise les Canadiens. L'avant garde est sous les ordres de Bourlamaque, ses ordres de marche. Lévis arrive avec le reste de l'armée, il apprend que l'ennemi a abandonné l'église de Lorette et qu'il n'a pas détruit une jetée boisée qui traverse un marais entre cette église et Sainte-Foy. Les Indiens sont envoyés en avant pour occuper la tête de la jetée; l'avant garde reçoit ordre de les soutenir; l'armée avance sur deux points. Bourlamaque traverse le marais et place des petits postes avancés dans les maisons éloignées d'une demie-lieue de l'ennemi; l'armée traverse le marais et prend position en arrière du bois; positions respectives des forces en présence., Lévis décide d'attendre jusqu'à la nuit pour déboucher et d'attaquer l'ennemi sur le flanc gauche au point du jour; l'ennemi met le feu à l'église de Sainte-Foy et se retire sur Québec, laissant des troupes rangées sur les hauteurs pour dissimuler ses mouvements. La marche des troupes françaises est retardée par un orage qui dure toute la nuit, l'attaque qu'on avait projetée de faire au point du jour contre l'église de Sainte-Foy est rendue impossible. L'ennemi a le temps de sauver ses détachements de Cap-Rouge. L'ennemi a connaissance des mouvements des Français; des bateaux et des canons sont emportés par la glace; un artilleur est emmené prisonnier à Québec; le gouverneur prend des mesures pour éviter une surprise. L'avance française suit la retraite ennemie; l'avant garde les talonne de près; l'ennemi fait halte sur les hauteurs à une demie-lieue de Québec (détails donnés sur les établissements canadiens que l'on compare à ceux de France). L'ennemi abandonne ses positions au cours de la nuit et se replie sur la Butte-à-Neveu à 300 mètres des murs de Québec; on le voit quitter ses retranchements au point du jour; positions occupées par les Français; Lévis a l'intention de débarquer des canons et de ne pas attaquer les hauteurs avant le lendemain. A 8 heures du matin les ennemis font une sortie de Québec contre les Français; ils se rangent en face des hauteurs qu'ils occupent. Détails sur les positions enlevées par les Français, attaques sur la gauche par les grenadiers et les brigades; détails des combats sur la droite; unités engagées; l'ennemi est attaqué de flanc et mis en déroute. Grosses pertes subies par l'ennemi malgré les avantages de sa position., Son but en se formant en avant des hauteurs qu'il occupait. Détails sur les positions de l'ennemi. Lévis occupe les hauteurs que l'ennemi a abandonnées. Préparatifs des ingénieurs pour battre en brèche les murailles. La parallèle est terminée, on construit trois batteries. Les batteries ouvrent le feu, supériorité de l'artillerie anglaise. Lévis réduit le nombre de ses batteries tandis qu'il attend d'Europe des secours en armes et en vivres. Sa position facilite le passage des navires français. Deux vaisseaux de ligne arrivent à Québec, Lévis se prépare à battre en retraite. Les frégates françaises incpables d'attaquer les vaisseaux ennemis ou de protéger les transports de vivres et de munitions. Ordre de ramener les batteries à l'Anse au Foulon. Les transports sont attaqués par les vaisseaux de ligne anglais et par deux frégates; reçoit l'ordre de se rendre dans la baie à l'embouchure de la rivière du Cap Rouge; l'officier qui commande fait prisonnier en face de Pointe-aux-Trembles. Le feu des navires anglais qui sont ancrés en face de l'Anse-au-Foulon empêche qu'on embarque les canons de siège. Lévis abandonne les tranchées et se replie en bon ordre avec l'artillerie légère sur la rivière du Cap Rouge. Est informé que huit ou dix nouveaux navires sont arrivés sur le fleuve; il se retire derrière la rivière Jacques-Cartier. Perte des transports dans une tempête du nord. N'a pas d'espoir de reprendre Québec avec les forces dont il dispose. A l'intention d'empêcher la garnison de sortir des murs et d'empêcher les travaux extérieurs sur le front attaqué jusqu'à l'arrivée des renforts qu'il a demandés en France. L'insuccès de l'attaque du 28 est dû à l'infériorité de l'artillerie. Aucun secours n'arrivant d'Europe, Lévis est obligé d'abandonner sa position. État des officiers tués et blessés pendant le siège., Ce document est un brouillon avec beaucoup de ratures. Voir aussi la "Relation de ce qui s'est passé en Canada depuis le 1er Xbre jusqu'au 1er juin 1760" (même date), qui semble être la version plus définitive de la même relation., "Relation de l'expédition de Québec aux ordres de M le chevalier de Levis marechal de camp" (sans signature). Le manque de vivres empêche le cantonnement des troupes autour de Québec et le blocus de la garnison anglaise pendant l'hiver; il gêne pour la provision de bois de feu et pour les secours nécessaires. Les troupes doivent prendre leurs quartiers d'hiver à la fin de novembre; détails sur les différents quartiers; positions de l'ennemi, etc. Situation de la colonie à la fin de décembre; forces françaises sur la frontière du lac Champlain; à Saint-Jean, Chambly et vers le lac Ontario. Garnisons anglaises à Saint-Frédéric, Carillon, aux forts Georges et Lydius, sur la rivière Orange, à chouaguen, à Niagara. Vaudreuil et Lévis décident d'assiéger Québec au printemps; la garnison harassée par de fausses alarmes au cours de l'hiver; on fait tous les préparatifs d'une campagne d'hiver. Échelles faites à Jacques-Cartier; les troupes doivent être prêtes à se mettre en marche dès qu'elles en recevront l'ordre. Bougainville et Bourlamaque envoyés pour inquiéter le gouverneur anglais; service courageux et vivacité des troupes du dernier. Vaudreuil décide de tirer des vivres et de prendre des bestiaux dans les villages en-dessous de Québec, sur la rive sud et où ils sont en abondance; un pont de glace s'est formé entre Québec et Lévis; les Anglais font sortir de fortes reconnaissances; les Français sont obligés de se retirer. Un renfort de 700 hommes est également obligé de se replier devant 3,000 Anglais; Bourlamaque envoie 150 hommes dans les villages qui ne sont pas occupés par les Anglais pour empêcher de nouvelles levées et se procurer des vivres jusqu'au moment où les troupes seront rassemblées devant Québec. Le reste de l'hiver s'écoule au milieu de diverses alarmes pour les garnisons; on signale des attaques sur la glace; sorties.