Cette pièce s'intitule: "Excursion dans les deux Canada en 1855 par un officier de la corvette de S.M.I. la Capricieuse". Il s'agit d'un récit de voyage rédigé par A. Gautier, lieutenant de vaisseau, qui raconte en 9 chapitres une partie de la mission du navire français La Capricieuse, commandé par Paul-Henri Belvèze, dans les eaux du Saint-Laurent (45 pages brochées).
La venue de ce navire relance la question des relations diplomatiques entre le Bas-Canada et son ancienne mère-patrie la France, puisque c'est le premier navire français qui revient dans la colonie depuis la Conquête, les navires étrangers ayant été interdits par l'Angleterre jusqu'en 1850. Comme l'écrit le rédacteur du récit, "Sous les ordres d'un des hommes les plus intelligents de notre marine, nous allions non seulement, après un siècle d'absence, montrer le pavillon de la France dans le Canada, mais encore tenter de renouer des relations commerciales avec un peuple noble et généreux qui abandonné de sa patrie, n'avait jamais oublié sa mère et qui au milieu des persécutions et des obstacles créés par la conquête, avait néanmoins conservé sa nationalité en inscrivant sur sa nouvelle bannière: "Nos institutions, notre langue, notre religion et nos lois".
L'équipage laisse le bateau à Québec et visite, en plus de la ville de Québec, celles de Montréal, Trois-Rivières, Ottawa et Toronto. Le récit dont il est question ici ne concerne que Québec et ses environs (Lorette, Cap Rouge). Gautier y raconte l'accueil fait aux officiers du bateau et les cérémonies officielles auxquelles Belvèze et lui ont participé (discours, festivités, bals, processions). Il décrit les habitants de la colonie et leur façon de vivre de façon très imagée et intéressante.
Le récit de voyage de Gautier est accompagné d'une lettre de l'auteur à un directeur de journal où il laisse entendre qu'il aimerait publier son récit en feuilleton; il prévoit une vingtaine de chapitres (12 octobre 1855, Saint-Pierre et Miquelon, 3 p.).