Le ministre à M. de Costebelle. A reçu ses lettres des 10 août, 12, 15 et 27 septembre, 24 octobre, 10, 25 et 30 novembre avec papiers. Approuve que Le Samslack ne soit pas allé à Québec, puisque le navire de M. de la Boularderie a transporté à l'île Royale les troupes du Canada et ce que le Samslack devait aller chercher. La rareté du sel en France empêchera beaucoup de vaisseaux d'aller à Louisbourg. Fera son possible pour déterminer les habitants de Plaisance à quitter ce lieu. Leur représentera que ceux de l'Acadie sont traités fort durement par les Anglais. Fera de même pour les habitants de Saint-Pierre et Miquelon, quoique ces îles restent à la France, cependant, il fera sur cela ce qu'il jugera le plus convenable. Pourra faire un établissement à l'île qui est auprès du passage de Canseau, un autre au port de la Baleine. Instructions pour l'évacuation de Plaisance. Doit vivre en bonne intelligence avec les Anglais et empêcher tous dégâts par les habitants avant l'évacuation. La reine d'Angleterre a trouvé juste la proposition de nommer une commission pour évaluer les immeubles. Attend une réponse. Tâchera de porter le gouverneur de l'Acadie à faire, conjointement avec l'officier français qu'il enverra, l'estimation des immeubles des Acadiens. L'intention du roi n'est pas de concéder des terres en seigneurie à l'île Royale. Si les pêcheurs sont avides au sujet des grèves, les officiers ne le sont pas moins au sujet des terres, car il reçoit des demandes nombreuses pour des baies et des rivières entières. Ne doit concéder que ce qui peut être cultivé. Ne doute pas que les terres de la rivière Miré ne soient les premières concédées, tant pour leur fertilité que pour leur proximité de Louisbourg. Ne doit point tolérer la fainéantise et le commerce des boissons. A destiné le Sieur Des Goutins, ci-devant de l'Acadie, pour être écrivain du roi. C'est un bon sujet et un honnête homme. Lui accordera un congé à la fin de 1715. Il est possible que les missionnaires de l'Acadie ne fassent aucun effort pour engager les Acadiens à s'établir à l'île Royale, l'important est qu'ils sortent de l'Acadie. Il sera facile de faire passer les Amalécites à l'île Royale, mais la chose ne sera pas aussi aisée pour les Abénakis. La plupart de ceux qui s'étaient établis au Canada sont retournés dans leurs villages. Pour le moment, il y aura des missionnaires de 2 provinces différentes; les Récollets de Bretagne desserviront les habitants de Plaisance, et ceux de Paris les Acadiens. Plus tard il n'y en aura que d'une même province, mais n'en doit rien dire de crainte de soulever des animosités entre eux.