Mémoire du roi à MM. de Vaudreuil et Bégon. Affaires religieuses. Cures fixes. Poste de Michilimakinak. Si les Renards s'obstinent à ne pas reconnaître leurs fautes et à troubler la paix générale, ils feront bien d'engager les nations amies à leur faire la guerre. Donneront amnistie aux coureurs de bois qui prendront du service contre les Renards. Leurs raisons pour accorder des congés aux coureurs de bois paraissent plausibles, mais il donnent lieu à trop de désordres. A permis aux Sieurs Néret et Gayot d'acheter 300 pièces d'écarlatine en Angleterre pour détourner les sauvages d'aller s'en procurer chez les Anglais. Des mesures sont prises pour en fabriquer dans le Languedoc, d'une qualité supérieure. Les habitants doivent contribuer aux dépenses du pays, soit en argent soit en denrées. Oblige les propriétaires des vaisseaux allant au Canada de donner passage à quelques hommes pour aider les habitants. A reconnu les torts que font à l'augmentation de la colonie les concessions de terre avec justice. Ne veut plus en faire de cette espèce et ne peut confirmer celles qu'ils viennent de faire à MM. Hamelin et de Longueuil, malgré les services importants rendus par ce dernier. Il serait à souhaiter que toutes les terres fussent en rôture. Elles seraient beaucoup plus habitées. Lettres de "naturalité" pour Claude Mathias Senef, Anglais établi à Montréal. Ne peut accorder aux religieuses Hospitalières de Québec et des Trois-Rivières d'augmenter leur nombre; ces augmentations étant fort préjudiciables au pays. Ayant accordé un congé à M. de Vaudreuil, il ne peut en accorder un, em même temps, à M. de Galiffet, M. de Ramezay a ordre de retourner au Canada. Il faut habituer peu à peu les sauvages à se soumettre aux lois. Sur le rapport de M. de Saint-Ovide, il a été décidé de faire le principal établissement du Cap-Breton au Havre à l'Anglais, qui sera nommé Louisbourg. La pêche à la morue est abondante dans ce port; celle qui peut se faire à Sainte-Anne est trop au large, quoique les terrtes soient bien meilleures à cet endroit ainsi que les bois. L"Afriquain se rend en droiture à l'île Royale, d'où il portera à Québec les munitions qui y sont destinées. M. Bégon chargera ce vaisseau de pois et farines pour l'île Royale et y fera passer MM. de Gannes, de La Tour, d'Aillebout et Du Figuier, avec 30 soldats. Feront tout leur possible pour éviter la guerre avec les Renards. Cela pourrait suffire pour mettre tout le continent en feu.