Le ministre à M. de la Mothe Cadillac. Est étonné, qu'ayant de l'esprit, il ne prévoie pas les mauvaises conséquences de ses préventions et du peu de ménagements qu'il garde avec tout le monde. Les Jésuites sont trop puissants pour craindre ses atteintes et il ne doit pas se mette en tête de les détruire. Fait un galimatias incompréhensible au sujet de la lettre que le Père Maret lui a écrite. Cela fait pitié. Sa proposition de faire passer à Détroit 500 à 600 habitants du Canada est absurde. Celle d'unir les lacs Erié et Ontario est de même nature, étant donné qu'il dit en connaître seul les moyens. Quelles raisons peut-il avoir d'en faire un mystère? S'il ne veut pas nourrir les soldats qu'on lui a confiés, pourquoi les a-t-il demandés avec tant d'instances? Prétend que la plus grande utilité du Canada est de rendre les Français maîtres de tous les castors, et pour cela d'en concentrer le commerce à Détroit. Devrait savoir que tous les castors achetés à Détroit passent aux mains des Anglais et que cet endroit est rempli de marchandises anglaises. C'est pour obvier à ces inconvénients qu'on doit rétablir le poste de Michilimakinak, et il doit bien se persuader qu'il ferait une lourde faute s'il y faisait obstacle. Peut, s'il le désire, garder le Détroit après le retrait des troupes, mais appréhender des animosités entre les sauvages de différentes nations qu'il y a assemblés. Ne doit pas espérer que le roi fera de la dépense dans un endroit qui ne lui rapporte rien, ainsi il decvra pourvoir à l;entretien d'un aumônier, d'un chirurgien, etc., etc. Ne lui contestera pas les profits qu'il pourra faire, mais il paraît montrer trop d'avidité. N'a pas le droit d'établir un droit de capitation. Ne peut donner l'emploi de M. de Bourgmont à son fils que si ce monsieur est cassé. Sa proposition d'établir des compagnies composées de sauvages est dangereuse. Le roi n'accordera pas de concessions aux communautés religieuses en ce lieu, celles aux particuliers ne seront pas de grande étendue. Confirmera celles qu'il a faites à son fils et à sa fille.