Instructions du roi, pour être remises à M. de la Barre, nommé gouverneur de la Nouvelle-France. A rappelé MM. de Frontenac et Duchesneau parce qu'ils ne pouvaient vivre en bonne intelligence ensemble. Devra donner protection à l'évêque, aux Jésuites, aux Sulpiciens et aux Récollets, dont les services sont grands, sans néanmoins souffrir que les Jésuites et autres ne portent leur autorité plus loin qu'elle ne doit s'étendre. En protégeant les Récollets il devra le faire avec prudence et sans se compromettre avec l'Évêque, qui en plusieurs rencontres a témoigné beaucoup d'animosité contre eux. Doit voir à ce que les cures se soutiennent par les dîmes. L'évêque a toujours été contre les cures inamovibles, probablement pour conserver une plus grande autorité sur le clergé. Doit être en garde contre ce sentiment. M. de Tracy a réduit la dîme du l3me au 26me; devra voir s'il serait possible, sans trop charger les habitants, de remettre les choses en l'ancien état. Examinera s'il est vrai, comme le dit l'évêque, que 800 livres soit la somme nécessaire au Canada pour la portion congrue d'un curé. En France, elle est considérée être de 200 livres. Il doit y avoir grande exagération. Remettra à l'évêque l'emplacement du vieux magasin, à la Basse-ville, pour qu'il y fasse ériger une chapelle. Ne croit pas un hôpital général nécessaire pour le moment. Examiner la question cependant. Pour inspirer de la crainte aux Onontagués et Sounoutouans, qui ont massacré un Récollet, il ferait bien de se rendre jusqu'à l'entrée du lac de Conty avec 500 ou 600 hommes, uniquement pour inspirer aux Iroquois la crainte et le respect. Devra former les habitants en compagnies et au maniement des armes. Est informé que les Bostonnais empiètent sur les terres du roi du côté de l'Acadie; si cela est vrai, devra faire des représentations. Il n'y a pas de gouverneur pour le roi en Acadie; devra voir si le Sieur de la Vallière,qui en fait les fonctions, est qualifié pour cette charge. Le roi a décidé de révoquer M. Perrot, à cause de sa violence et de ses emportements. Les démêlés entre MM. de Frontenac et Duchesneau ont avili l'administration de la justice; laissera les juges agir librement. Fera punir les coureurs de bois et ceux qui vendent de l'eau-de-vie aux sauvages. Estime que les longs voyages de découvertes ne sont pas nécessaires; laissera cependant le Sieur de La Salle achever ses recherches. Commerce. Elevage des bestiaux.