Délibération du Conseil de Marine à propos d'une querelle entre Mme de La Pipardière et Claude de Ramezay - Mme de La Pipardière "se plaint des persécutions que lui fait M. de Ramezay en haine de ce qu'elle s'est récriée contre la mauvaise action de son neveu, le chevalier d'Argenteuil, qui est venu assassiner chez elle le sieur de La Mollerie"; elle dit que "pour complaire à la dame d'Argenteuil, sa belle-soeur, (Ramezay) a voulu faire arrêter son fils sous prétexte qu'il a été à Orange contre ses défenses"; elle prétend "que plusieurs gens de son gouvernement y ont été sans qu'il les ait repris": cas des dénommés Cardinal (associé à Monnoir), Dupré, Despointes, Jean d'Ailleboust d'Argenteuil et Poudret (détails); elle ajoute que les sieurs Mousseaux (Des Muceaux?) "ont été en traite au Témiscamingue...sans que M. le gouverneur (Ramezay) leur ait rien dit, quoique M. de Vaudreuil...eût défendu de les laisser partir"; "elle prétend que M. de Ramezay fait le commerce dans les pays d'en haut et que la grande quantité de marchandises et d'eau-de-vie qu'on a portée avec sa permission en allant à la guerre des Renards a fait manquer ce coup"; selon elle, Nafrechoux n'a été envoyé à Orange "que pour retirer les lettres que Messieurs de Tonty et de Saint-Ours avaient écrites au sujet du meurtre du sieur de La Mollerie"; "elle représente qu'elle a été assignée mal à propos au sujet des deux pièces d'écarlatines qui ont été saisies dans la chambre qu'occupait chez elle le sieur Quenet...et qui ont été réclamées par un chef du Sault-Saint-Louis" ("c'est une nouvelle affaire que M. de Ramezay lui a suscitée"); réponses de Ramezay aux allégations de Mme de La Pipardière (détails); celui-ci reconnaît qu'il est important de punir ceux qui s'engagent dans la contrebande avec Orange sans quoi, dit-il, "la débandade se fera de ce côté-là comme elle s'est faite du côté des Outaouais où elle a commencé par neuf coureurs de bois qui sont à présent plus de 400"; "Vaudreuil dit que de part et d'autre (les) lettres paraissent outrées"; il ajoute que "la défense de vendre des marchandises anglaises dans la colonie, qui a été proposée au Conseil, empêchera une partie du commerce qui se fait aux Anglais"; "il demande que quand il y aura quelque réclamation faite par les Sauvages de marchandises anglaises, la justice ne s'en mêle point et que la chose lui soit renvoyée" (raison); "l'avis du Conseil est de renvoyer la connaissance de ces réclamations à M. le gouverneur, à l'intendant et au plus ancien officier du Conseil souverain...".