Mémoire de François-Étienne Cugnet sur la traite de Tadoussac - prétend que les anciens sous-fermiers (Riverin, Guillimin) avaient fait dépérir cette traite: destruction de l'espèce des orignaux, distributions abusives d'eau-de vie aux Indiens, éloignement de nombreux Indiens qui sont allés dans "les traites voisines anglaises et françaises", etc (détails); rappelle ce qu'il a fait pendant sa régie pour redresser la situation: rétablissement de certains postes (des Mistassins), établissement de nouveaux postes au lac de Manicouagan et au lac des Naskapis, incitations "à ne point tuer les jeunes castors", suppression de la traite de l'eau-de-vie, établissement de pêches de marsouins, etc (détails); en 1737, la ferme de la traite de Tadoussac lui a été accordée pour neuf ans au prix de 4 500 l. par année; des envieux ont prétendu que cette ferme lui avait été donnée à un prix bien inférieur à ce qu'elle valait: Hocquart a cru ce mensonge et lui a fait des difficultés (détails); a adressé un mémoire au ministre en 1744 pour se justifier (détails); ne comprend pas que l'on ait pu estimer "un profit de plus de 42 000 l. sur les cinq premières années" de son bail (explications); "extrait des recettes et dépenses" de cette traite du premier octobre 1737 au premier octobre 1745 (détails); prétend avoir acquitté la somme de 38 806 l. 13 s. 8 d. qu'il devait, selon les termes de son bail, rembourser au roi en l'année 1738 (justification); le poste de La Malbaie lui a constamment occasionné des pertes (explications); on pourrait tenter des "établissements de bestiaux dans deux ou trois endroits du Saguenay" (Chicoutimi); on ne pourra augmenter le produit des traites (martres, loups-cerviers) "qu'en établissant de nouveaux postes plus reculés dans la profondeur des terres du côté de la baie d'Hudson"; a fait établir un hivernement au lac Chouanipi; "il n'y a eu aucun profit sur la traite de Tadoussac dans les deux dernières années, il y a jusqu'à présent 3 333 l. 18 s. 6 d. de perte réelle sur l'année 1745" (explications); cherche depuis quatre ans à obtenir les moyens d'acquitter les dettes des forges du Saint-Maurice; "tout le secours qu'il peut (espérer) tirer...en neuf ans" des trois postes (Témiscamingue, Michipicoton, Gamanistigoya) qui lui ont été accordés "peut aller au plus à soixante-sept mille cinq cents livres qui ne suffisent pas à beaucoup près à acquitter plus de cinquante mille écus" de dettes (détails sur sa situation financière personnelle); pour éviter la ruine, il espère que l'intendant Hocquart voudra bien qu'il continue de jouir "du bail de la traite de Tadoussac en y réunissant la baie de Kitchechatsou...pendant neuf années consécutives à commencer du premier octobre prochain,...moyennant le prix et somme de 4 500 l." par année, "à la charge de payer chaque année entre les mains du trésorier de la Marine, pour servir à l'acquittement des dettes des forges, outre le prix du bail, la somme de 10 000 l. sur les castors provenant de la traite de Tadoussac"; prie de lui faire mainlevée du séquestre établi sur les effets de ladite traite; le projet de Louis Fornel en ce qui concerne la baie de Kitchechatsou était de s'attirer la traite avec les Indiens du Domaine du roi et avec ceux d'autres postes de la côte nord.