Placet adressé au ministre Maurepas par les créanciers de François-Étienne Cugnet - "les demeures qui se sont accumulées depuis 1741 ont augmenté de près de 30 000 l. les dettes du sieur Cugnet...(qui) se trouve aujourd'hui devoir en principal et intérêts environ 180 000 l. déduction faite des 11 000 l. déposées à la caisse de la Marine" (détails au sujet de ses biens); le prix du bail que Cugnet a accordé au sieur Héry pour le poste de Témiscamingue assure à ses créanciers une somme de "31 500 l. pendant neuf années à raison de 3 500 l. par an"; la traite de Tadoussac n'a "jusqu'à présent acquitté le sieur Cugnet que de la somme de onze mille livres environ remise au mois de février 1745": le séquestre l'a privé "des avantages qu'il aurait pu retirer de l'exploitation de sa ferme" (explications); "les circonstances de la guerre ont encore contribué à empêcher la rentrée des fonds que les créanciers avaient espérée...le prix des retours a diminué considérablement et les marchandises, vivres et munitions nécessaires à l'exploitation ont augmenté presque du double" (incursion des corsaires anglais au poste de Sept-Îles); "pensent que le sieur Cugnet trouverait l'acquittement entier de ses dettes dans la jouissance des deux postes de Kamanistigoya et Michipicoton (sans payer de prix de ferme pendant la guerre) et dans la continuation de la ferme des traites de Tadoussac pendant neuf années...au même prix qu'il en a payé pendant le précédent bail": il serait tenu de remettre chaque année "la somme de dix mille livres sur le prix des castors provenant des traites de Tadoussac et les prix de ferme qu'il retirerait des postes de Témiscamingue, Kamanistigoya et Michipicoton"; "il est important, dans les circonstances présentes, que les postes des pays d'en haut soient suffisamment fournis de marchandises et à des prix dont les Sauvages puissent être contents, sans quoi ils iront faire leur traite chez les Anglais qui ne négligent aucune voie de se les concilier en leur persuadant que les Français ne sont point en état de leur fournir les marchandises et munitions dont ils ont besoin ou que, s'ils leur fournissent, ce ne peut être qu'à des prix dont ils ne pourraient s'accommoder". Signé Guillaume Estèbe (pour les héritiers Descamps et les sieurs Payes et Rolly), François Havy et Jean Lefebvre (pour Dugard), Denis Goguet (pour les sieurs Raiteau), David Thouron (pour les sieurs Boudet et Thouron), Panet (pour Le Vieux et Hermengard), Jean Taché (pour les sieurs Mariette frères), Jean-Mathieu Mounier, Antoine Bedout, Étienne Jayat et Pierre Jehanne.