Lettre de Beauharnois et Hocquart au ministre concernant les forges du Saint-Maurice (Beauharnois a refusé de signer cette lettre parce qu'il s'objecte au commerce exclusif des fers proposé) - contrairement à ce qu'avait affirmé Vézin, les mines de la Pointe-du-Lac ne sont pas "assez abondantes pour suffire à un établissement parfait" (d'autres mines "suppléeront lorsque les premières manqueront"); "on ne peut trouver une situation plus favorable que celle du ruisseau de Saint-Maurice pour l'établissement des différents mouvements d'un fourneau et de deux forges"; il n'y a aucun danger que les bois s'épuisent avant longtemps: les seigneuries voisines en fourniront au besoin; les deux forges peuvent produire 500 milliers de fer par année et le fourneau peut rendre 810 milliers de fonte en six mois; envoient un mémoire qui permet de "juger du mérite de l'établissement": expliquent comment (dans ce mémoire) ont été estimés les dépenses de l'exploitation et les profits à espérer (détails); "un profit de 13 640 l. 10 s. ne déterminera jamais une compagnie à se charger d'un pareil établissement" eu égard aux remboursements à faire (montant de l'excédent des dépenses): il faut donc accorder d'autres avantages si l'on veut trouver une compagnie pour les forges ("en général, toute exploitation pour le compte du roi est onéreuse à proportion que les détails en sont étendus..."); on propose d'accorder à une nouvelle compagnie le monopole de la vente (au Canada) des fers forgés, acier, clouterie, plomb et des ouvrages de cuivre et d'étain (rectifications apportées à la demande de Goguet et d'autres négociants); il faut que les ouvriers soient payés régulièrement en argent et qu'ils puissent se pourvoir des marchandises dont ils ont besoin (dans un magasin établi à Saint-Maurice); "en rassemblant le profit sur les forges" et ceux provenant de la vente des fers et des marchandises, on assure à la nouvelle compagnie un bénéfice annuel d'environ 36 000 l.; le roi pourrait "se contenter de recevoir le remboursement de ce qui lui est dû en nature" (100 ou 150 milliers de fer par an) ou encore n'exiger pour le présent aucun remboursement et accepter de recevoir en paiement, à l'expiration du privilège, l'établissement avec ses dépendances et augmentations; il faut que la nouvelle compagnie envoie un fondeur habile, un bon maître mouleur, un goujard, deux bons chauffeurs et un marteleur; "l'excellente qualité des fers de Saint-Maurice, la facilité qu'il y a d'y faire fabriquer et d'en tirer ceux de tout échantillon nécessaires pour la construction des vaisseaux du roi en Canada" et pour les besoins des particuliers sont de bonnes raisons de maintenir cette entreprise.