Mémoire de François-Étienne Cugnet à Beauharnois et Hocquart concernant les forges du Saint-Maurice - s'est associé en 1732 à François Poulin de Francheville qui "projetait un établissement simple et médiocre" (détails); s'est plus tard associé à Olivier de Vézin, qui rêvait d'une entreprise beaucoup plus "forte", mais celui-ci n'a pas tenu ses promesses (explications): tous les ouvrages faits pour cet établissement ayant été mal construits, "il a fallu en rétablir une grande partie à neuf...le manque d'eau a obligé de construire une seconde forge", etc; "cet établissement, qui ne devait monter qu'à 40 000 l., reviendra à plus de trois cent mille livres"; les frais annuels d'exploitation, qui devaient être d'environ 60 000 l., monteront à plus de 90 000 l.; a remis, en septembre 1740, un mémoire blâmant Vézin pour la triste situation des forges et recommandant de lui enlever la direction de l'entreprise (détails); son avis n'a point été suivi et Vézin a été maintenu dans ses fonctions "à cette différence près qu'il n'avait plus la gestion des fonds et des marchandises remises à Saint-Maurice et qu'il demeurerait seulement maître de l'exploitation du fourneau et des forges"; ce maître de forges a promis de fabriquer "pendant l'année au moins six cents milliers de fer" mais les forges n'ont produit cette année "que 365 343 l. de fer battu", etc (détails); le fourneau n'a commencé à travailler que le 4 juillet dernier et il a été arrêté tout le mois d'août; il est actuellement arrêté; "il n'y a de fonte que pour occuper les forges environ deux mois après quoi on sera obligé de les arrêter" (autres détails sur la situation actuelle des forges); il est venu de France des mouleurs "pour faire des poêles, marmites, chaudières et autres ouvrages de fonte" mais on n'a pas encore "pu réussir à faire de la fonte propre aux ouvrages de moulerie"; ne s'arrêtera pas à "discuter si les dérangements de cette année doivent être attribués totalement aux pluies de l'été de 1740" (qui ont inondé une partie des fourneaux à charbon) et à la rigueur excessive de l'hiver dernier ou "s'il y a lieu d'en imputer une grande partie au défaut de conduite et d'attention à les prévenir"; l'entreprise des forges "ne saurait manquer par elle-même": le bois y est abondant, la mine est riche et facile à exploiter, "l'eau y est suffisante au moyen de la construction d'une seconde forge", etc; "la mauvaise administration des forges a été trop connue en Canada et personne n'a voulu avoir affaire à cette compagnie, on a exigé du remontrant (Cugnet) qu'il s'engageât personnellement en son propre et privé nom"; ses fonds ne suffiraient pas "à acquitter le quart des engagements par lui pris pour la compagnie"; "il n'a jamais pris dans la caisse aucun argent comptant pour les besoins des forges, il a pris sur ses fonds particuliers tout ce qu'il a pu prendre pour acquitter partie des dettes contractées pour les forges": il a fourni encore l'année dernière pour 16 000 l. de lettres de change du produit des huiles et pelleteries de Tadoussac en paiement des dettes contractées par la compagnie des forges en 1739; la compagnie lui doit actuellement la somme de 200 825 l. 15 s. (détails au sujet des sommes à lui dues par Vézin, Simonet, Gamelin et Taschereau); ne peut exercer aucun recours contre ses débiteurs: Gamelin s'est ruiné dans le commerce de traite de la mer de l'Ouest et les sieurs Taschereau, Vézin et Simonet n'ont pas de biens; il "doit pour la compagnie des forges...la somme de 92 621 l. 6 s. 7 d. qu'il est dans l'impossibilité d'acquitter attendu le peu de produit des forges pendant cette dernière année"; prie d'accepter l'abandon qu'il fait de ses intérêts dans l'entreprise des forges du Saint-Maurice et de le décharger du paiement des sommes dues au roi et du paiement de tous les billets tirés sur lui par Vézin, Simonet fils et Perrault qui restent à acquitter; prie également de lui rembourser la somme de 200 825 l. qui lui est due par la compagnie des forges.