Mémoire sur les milices du Canada (de Montcalm? de Bougainville?) - les miliciens n'étant pas accoutumés à "rester six mois assemblés en compagnie et (étant) souvent dans des camps d'observation et par conséquent stables,...le dégoût les prend, le désir de leurs maisons, de leurs semences, de leur récolte les engage à se dire malades, il faut (alors) les renvoyer chez eux ou ils désertent"; souvent, ils partent pour la guerre avec leurs plus mauvais fusils et laissent à la maison l'équipement (vêtements) donné par le roi (raisons): n'ayant plus sur le corps qu'une chemise et un brayé, ils tombent malades lorsque les froids viennent; "ils sont sans tentes et n'ont d'autres couverts que des cabanes qu'ils font d'écorce d'arbre...insuffisantes contre les injures de l'air lorsque la campagne dure six mois"; ils se nourrissent de lard presque cru ce qui est une autre cause de maladie; ils ont tendance à l'insubordination; pour tirer un meilleur parti des milices au cours de la prochaine campagne, on propose les choses suivantes: 1) faire un dénombrement des habitants et les partager en bons, médiocres et mauvais (Vaudreuil compte le faire cet hiver) 2) ordonner que les bons fassent la prochaine campagne (les autres feront les semences et les récoltes) 3) diviser ces miliciens en trois bandes dont une sera incorporée dans les troupes de terre et une autre dans les troupes de la Marine (il n'y a pas à craindre que les habitants ne s'accordent pas avec les soldats car, comme ces derniers "passent leurs hivers chez l'habitant, ils se connaissent et s'aiment") 4) former avec la troisième bande le corps séparé des miliciens, mettre à sa tête de bons officiers de milice "auxquels on donnera la même autorité que les officiers ont sur les soldats" 5) permettre au gouverneur général de donner des commissions du roi aux officiers de milice qui se seront distingués "ou bien une espèce de marque honorifique aux miliciens qui auront fait quelque action d'éclat", etc (d'autres mesures sont également proposées).