Lettre de Vaudreuil de Cavagnial au ministre concernant la situation du côté du fort Duquesne - on y a accueilli cinq déserteurs du fort Cumberland; Dumas se dit incapable de rapporter tous les coups portés contre les établissements anglais: partis de Céloron de Blainville, Rocheblave et Montisambert, partis de Chaouanons, de Mississagués (de la Presqu'île) et d'autres nations (détails); nouvelles apprises de Dumas, Duplessis et La Chauvignerie au sujet des Loups et des Têtes-Plates; les Iroquois des environs du fort Duquesne se sont presque tous retirés chez La Chauvignerie au bas de la rivière au Boeuf; les gens de Kanaouagon ont décidé de rester à leur ancien village; François Coulon de Villiers, qui commandait l'escorte des vivres demandés au poste des Illinois, est monté jusqu'au fort Duquesne avec un bateau: "ce petit convoi fait connaître à cette colonie une communication sûre avec les Illinois" d'où on pourra tirer des secours en vivres et en hommes (nécessité de bâtir un fort à la chute pour assurer cette communication); Villiers a amené les Illinois à conclure la paix avec les Chaouanons (détails); Dumas a réconcilié les Illinois, les nations de la baie des Puants, les Sauteux et les Potéouatamis: il a envoyé à Montréal deux guerriers chaouanons qui ont déclaré que leurs frères étaient résolus à ne jamais abandonner les Français; selon des prisonniers et des déserteurs, "l'ennemi n'annonce point de mouvement prochain sur la Belle Rivière", les raids continuels ont mis la Virginie hors de combat et la garnison du fort Cumberland est décimée par la maladie; on pense que ce fort sera bientôt détruit ou abandonné (explications); d'autres découvreurs et prisonniers ont rapporté que la Pennsylvanie et le Maryland unissaient leurs forces et que 3 000 hommes, commandés par Loudoun, marcheraient sur le fort Duquesne; selon les prisonniers faits au lac Saint-Sacrement, Loudoun doit plutôt assiéger les forts Carillon et Saint-Frédéric; d'après les derniers rapports fournis à Dumas, l'ennemi n'a d'autre but que de couvrir ses frontières et de garder ses travailleurs sur leurs terres: "défaut de semences" sur les frontières de trois colonies britanniques (Virginie, Pennsylvanie, Maryland); quoique la plupart des nations des pays d'en haut aient relâché par crainte de la petite vérole qui s'est répandue à Niagara et à la Presqu'île, les forces de Jean-Daniel Dumas sont de 810 hommes et il pourrait facilement lever les Indiens de la Belle Rivière en cas d'attaque ennemie.