Paroles des Cinq-Nations - pleurent la mort de Cabanac qui était commandant au fort Frontenac; présentent un collier pour faire revivre l'arbre de paix et une fiole de liqueur "pour lui faire jeter toute la bile qu'il pourrait avoir sur le coeur"; ne veulent plus "travailler qu'aux bonnes affaires"; nettoient le chemin qui conduit chez eux pour qu'il soit toujours libre; reprochent aux Français et aux Anglais de se disputer une terre qui n'appartient qu'aux Iroquois: prient les deux nations de régler entre elles leurs querelles sans y impliquer les Indiens; demandent d'agréer le nouveau chef de conseil qui remplacera La Grue; des ordres donnés par de vieux chefs leur interdisent d'aller à Québec. Réponses de Duquesne - croit que les Iroquois n'avaient pas tellement envie de le voir puisqu'ils ont tant différé leur voyage; corrompus par le mauvais esprit, ils vivent dans la débauche et l'ivresse continuelle tandis que leurs frères du Sault-Saint-Louis et du lac des Deux-Montagnes vivent dans une parfaite tranquillité; avait grand besoin de la fiole de liqueur qu'on lui présente "pour rejeter la prodigieuse quantité de bile qu'une partie de ses enfants les Tsonnontouans lui avaient causée par leur mauvaise conduite"; à l'exception des Goyogouins restés attachés aux Français, les Cinq-Nations "n'ont cherché qu'à troubler la terre et le ciel et ensanglanter le nouveau chemin de leur père"; l'arbre de paix a été flétri "par les coups de hache que les Agniers...les Onneiouts, Onontagués et Tsonnontouans lui ont donnés dans la dernière guerre" et par les mauvais colliers que des Iroquois "ont envoyés par dessous terre à toutes les nations d'en haut" pour faire assassiner les Français; il avait, comme son prédécesseur La Galissonière, oublié ces mauvaises affaires mais, depuis que les Français sont "entrés dans la rivière Ohio...partie des Tsonnontouans à la tête desquels est Tanahisson et le Collier Pendu ont attaqué si vivement les racines de cet arbre qu'il est prêt à tomber"; le journal de George Washington montre que "c'est aux vives et pressantes sollicitations des Cinq-Nations que les Anglais ont pris les armes" contre les Français pour s'emparer de la rivière Ohio qui appartient au roi de France (découvertes de Cavelier de La Salle, etc); les Français allaient s'installer solidement dans cette région pour y "chasser le mauvais esprit" et pourvoir aux besoins des Indiens: seuls les Iroquois ont "traversé cette entreprise", toutes les autres nations paraissaient contentes (détails); les Indiens qui sont "sous son aile" (alliés? domiciliés?) n'ont point hésité à prendre la hache pour venger l'assassinat de Jumonville et de ses compagnons (détails); participation empressée des domiciliés aux entreprises militaires des Français; va surveiller de très près la conduite des Iroquois; "défendra opiniâtrement son terrain et...exterminera tous ceux qui viendront le troubler"; approuve le choix qu'ils ont fait du nouveau chef qui remplace La Grue; accepte l'excuse à l'effet qu'ils n'ont pu descendre à Québec par ordre de leurs chefs; donne ordre à Charles Le Moyne de Longueuil de pourvoir à leurs besoins à Montréal (deux copies).