Lettre de Bigot au ministre - le décès de La Jonquière est une perte pour la Marine; Charles Le Moyne de Longueuil désire poursuivre les opérations entreprises par le défunt gouverneur au sujet des Indiens rebelles et n'a pas l'intention de céder un pouce de terrain aux frontières "tant en haut qu'en bas"; Paul-Joseph Le Moyne de Longueuil montera à Détroit avec 400 hommes au mois d'août et se rendra ensuite au fort des Miamis ou en un autre endroit où "il tiendra en respect pendant l'hiver toutes les nations de ce continent, dont partie travaille, dit-on, à lier une conspiration générale contre les Français et on renforcera au printemps ces 400 hommes de 500 autres qui lui parviendront par la Belle Rivière": on tombera ensuite sur les Miamis (rebelles) et sur les Péanquishas et Péans leurs alliés et on les forcera à demander la paix (ces Indiens ont attaqué des Français l'hiver dernier); espère pouvoir approvisionner ce détachement et les garnisons de Détroit qui sont de 150 soldats et 100 miliciens (mauvaise récolte dans ce poste): attend du secours du pays des Illinois, expédiera à Détroit 30 canots chargés de provisions, ces canots prendront des vivres à Niagara, etc (détails); aurait préféré que cette expédition fût remise au printemps prochain et croyait que les garnisons de Détroit, aidées de voyageurs, pouvaient suffire à contenir les Indiens pendant l'hiver mais les sieurs Longueuil pensent que, sans la présence d'un gros détachement dans cette région, les nations indiennes "feront une conspiration générale"; le sulpicien François Picquet "compte mener ses Sauvages faire la guerre à la nation du Chien qui détruisit il y a deux ans quelques Iroquois...domiciliés, ils doivent chasser les Anglais de la Belle Rivière et revenir tous ensemble tomber sur les Miamis": doute de ces deux dernières expéditions; Longueuil et lui ont recommandé à Picquet "de ne point mener avec lui de Français pour que les nations" attaquées ne puissent dire que les Français les ont tuées; fera donner à ce missionnaire de la poudre, du plomb et d'autres munitions; les gens du fort Beauséjour demandent du blé mais il ne peut leur en fournir car au moins un cinquième des habitants du gouvernement de Québec en manquent pour leurs semences; l'abbé Jean-Louis Le Loutre "propose d'ordonner deux aboîteaux...savoir un au bas de la rivière de Ouechkak et l'autre au bas de celle de Chekchakadi" où l'on pourrait placer 200 familles de réfugiés acadiens; cette entreprise pourrait coûter au roi 40 000 l. mais elle serait avantageuse (explications); Longueuil "ne fera point mouvoir cette année les troupes d'un gouvernement à l'autre" (ça dérange beaucoup les officiers): il renverra à Montréal les deux compagnies venues à Québec l'année dernière et rappelle à Québec les deux qui étaient allées à Montréal; deux compagnies passeront à Louisbourg; le poste de la rivière Saint-Jean manque de vivres: son commandant en demandera au fort Beauséjour si ceux attendus de France n'y sont pas arrivés au début de mai; la construction du vaisseau du roi l'Algonquin est fort avancée (détails).