Lettre de La Jonquière au ministre - a décidé avec Bigot d'établir un magasin à Rivière-du-Loup, un autre à Témiscouata et un troisième au-dessous du portage de Témiscouata (construction d'un chemin et de bateaux plats pour la communication avec la rivière Saint-Jean); comme les Anglais parlaient de s'établir sur cette rivière, il a donné ordre à Charles Deschamps de Boishébert de rétablir le fort Menagouèche (détails): y a expédié un détachement de 50 Canadiens et envoie Ignace-Philippe Aubert de Gaspé remplacer Boishébert; a donné ordre à Pierre-Roch de Saint-Ours Deschaillons de bâtir un fort de pieux à la pointe de Beauséjour et d'en établir un à la baie Verte (détails): Chaussegros de Léry fils dirigera les travaux de construction, dressera des cartes et rédigera des rapports sur cette région et sur les postes qui y sont établis; Saint-Ours laissera un officier et quelques soldats à Chedaïk, mettra une petite garde au pont Buot et en d'autres endroits d'importance et ira s'installer avec toute sa troupe au fort Beauséjour afin d'empêcher les Anglais de s'étendre "en deçà du portage de la baie Verte"; tout en tâchant de ne pas se compromettre, il ne faut pas céder un pouce de terrain aux Anglais; a renforcé la garnison de Saint-Ours Deschaillons de 150 Canadiens et d'une centaine de domiciliés de Saint-François, de Bécancour, du lac des Deux-Montagnes et du Sault-Saint-Louis: sont partis sous les ordres de Montesson; selon Le Loutre, les réfugiés acadiens sont au nombre de 988 personnes et on en attend beaucoup d'autres; a rendu une ordonnance enjoignant à ces réfugiés de prêter serment de fidélité au roi de France et de s'engager dans les milices sous peine d'être considérés comme rebelles; selon Boishébert, des bâtiments anglais sont apparus à l'entrée du havre de la rivière Saint-Jean et une descente a été tentée (compte rendu); à Chipoudy, un bateau anglais a pourchassé un esquif chargé de vivres pour la rivière Saint-Jean (détails); les Anglais ayant fait passer 80 hommes en territoire français pour faire entrer leurs bâtiments dans la rivière de Beaubassin, les Indiens les forcèrent à se retirer; les Indiens ont brûlé plusieurs habitations à Beaubassin, tué Edward How (commentaires), brûlé une goélette anglaise et pris cinq Anglais et fait huit autres prisonniers; ils ont aussi pillé un bateau anglais qui s'était échoué à Veskack (détails): Bailleul a réussi à retirer de leurs mains le capitaine et cinq matelots de ce bâtiment; enfin, le 15 février, ils ont levé la chevelure à cinq Anglais et fait un prisonnier avant d'être pourchassés par l'ennemi (détails); pour venger la prise du London et du (Saint-François?), a donné ordre à Des Herbiers de se saisir de quelques bâtiments anglais (explications); a ordonné à Saint-Ours "de faire courir continuellement des Sauvages à la baie Verte pour en conserver le passage", de faire piller par ceux-ci tous les bâtiments anglais s'échouant en territoire français et de faire chasser les Anglais qui viendront en sol français "pour tirer à la cordelle leurs bâtiments qui vont à Beaubassin"; quelques Acadiens "matachés comme les Sauvages pourront se joindre à eux pour faire coup sur les Anglais" (explications); il est certain que les Anglais mettront des bâtiments de guerre à la baie Verte et ailleurs pour arrêter les bâtiments qui portent des provisions aux postes français; donne ordre aux capitaines des vaisseaux du roi qui arriveront tôt à Louisbourg d'aller mouiller à la baie Verte pour assurer le passage et le retour des bâtiments français; espère qu'on approuvera sa réponse aux plaintes de Cornwallis: ce gouverneur avoue par écrit avoir autorisé l'arrestation de bâtiments français; il faut porter plainte à la cour d'Angleterre et réclamer justice; a hâte que les limites soient fixées pour mettre fin aux hostilités qui entraînent d'énormes dépenses (deux copies).