Feuille au roi - dès le début de la guerre, Beauharnois chercha à s'assurer l'appui des nations indiennes du continent; toutes parurent disposées à prendre parti pour les Français, sauf les Iroquois qui optèrent pour la neutralité; Beauharnois forma, au mois de décembre 1745, un détachement de 500 hommes, sous le commandement de Paul Marin de La Malgue, pour attaquer les établissements anglais de la rivière Connecticut; dès que les Iroquois et les Hurons domiciliés connurent la destination de l'entreprise, ils proposèrent plutôt de faire coup du côté d'Orange puis ils changèrent d'avis et demandèrent d'aller du côté de Sarastau (compte rendu des opérations contre Saratoga); "depuis ce temps-là, il a été fait 27 détachements de Sauvages à la tête desquels on a toujours mis un certain nombre de Canadiens...il n'y en a pas un qui soit revenu sans avoir tué du monde ou fait des prisonniers, le nombre de ceux-ci, lors du départ des navires de Québec, était d'environ 280"; de tous ces partis, le plus considérable a été celui formé au mois d'août dernier sur les avis réitérés que les Anglais préparaient une attaque contre le fort Saint-Frédéric; ce parti était composé d'environ 700 hommes sous les ordres de François-Pierre de Rigaud de Vaudreuil (compte rendu de l'attaque contre le fort Massachusetts); ces incursions ont répandu l'alarme dans toute la Nouvelle-Angleterre (abandon des campagnes, etc); Beauharnois et Hocquart rapportent qu'au mois d'octobre dernier l'ennemi formait un camp entre Orange et Sarastau: il se préparait sans doute à attaquer pendant l'hiver la colonie du côté du sud; tant que les Anglais n'auront point de troupes réglées avec eux, on peut compter que les Français ne succomberont point; les Canadiens "n'ont rien perdu de leur ancienne valeur et les Sauvages de leur côté servent mieux qu'ils ne faisaient dans les dernières guerres car ils se battent bien en rase campagne" (bel exemple donné par les Indiens du lac des Deux-Montagnes).