Lettre de Beauharnois et Hocquart au ministre - envoient des copies de leurs lettres et de celles apportées par les Indiens de Beaubassin pour s'assurer que le ministre soit bien informé de la situation actuelle et qu'il puisse prendre des mesures pour secourir le Canada ou reconquérir Louisbourg; les moyens proposés (par les autorités métropolitaines) pour reprendre cette place ne peuvent être mis en oeuvre au Canada: on ne peut dégarnir cette colonie des sujets, armes et munitions indispensables à sa défense pour une entreprise aussi risquée; cependant, si le roi décidait d'envoyer des forces pour attaquer au printemps, le Canada pourrait alors fournir au moins 1 000 à 1 200 Canadiens et Indiens à condition d'être informé de bonne heure du projet: les capitaines Chéron et Monségur et les sieurs Petrimoulx et Araby pourraient apporter la nouvelle très tôt au printemps; une telle entreprise servirait à ranimer le courage des Canadiens qui a fléchi à cause qu'il n'est venu aucun secours à la colonie cette année; prennent tous les moyens pour assurer la défense de la colonie: tâchent de s'attacher de plus en plus les Indiens par des présents et veillent à ce qu'ils ne s'aperçoivent pas trop de la triste situation de la colonie; ont répondu favorablement aux demandes des Indiens venus de l'Acadie cet automne et ceux-ci sont retournés chez eux dans d'excellentes dispositions; ceux qui sont les plus exposés à la fureur des Anglais (Indiens de Panaouamské, de Medoctec, etc) sont venus se réfugier à Québec et ont choisi d'hiverner dans différentes côtes du sud (nécessité de les entretenir); comme on manque de tout, il ne sera bientôt plus possible de combler les besoins des Indiens du bas du fleuve et de ceux de l'Ouest: craignent qu'ils n'aillent alors s'approvisionner chez les Anglais; Hiriard avait offert d'envoyer un bâtiment à la rivière Saint-Jean pour y porter des secours du roi: craignent qu'une de ses lettres ne soit tombée aux mains des Anglais; selon le père Germain, il n'y a point d'Anglais à la rivière Saint-Jean; si le beau temps continue, Paul Marin de La Malgue pourra faire sa campagne sur les côtes de la Nouvelle-Angleterre avant que les neiges et les glaces s'opposent entièrement à son retour; Pierre Maillard écrit à l'évêque qu'il doit passer par Londres: craignent qu'il n'y soit retenu longtemps.