Lettre de Varin au ministre - rend compte de son voyage à Montréal: a trouvé la caisse du trésorier Berey "assez en règle à un vide près de 827 l. 13 s. 9 d.", a remis des formules à Chaumont pour lui montrer comment tenir les rôles des troupes et des garnisons, a réduit (avec Michel) d'un cinquième les prix des "façons d'ouvrages" mais croit que les ouvriers demanderont les anciens prix car la guerre a fait enchérir l'acier et le fer (détails), a examiné les déficits du défunt garde-magasin Louis-Joseph Rocbert (mémoire de Michel et autres détails à ce sujet); est convaincu que Martel de Saint-Antoine ne commettra pas d'excès comme feu Rocbert; les gardes-magasins s'occupent des achats et sont souvent aussi fournisseurs (risques de conflits d'intérêt): ils veulent en plus se charger de la fourniture du pain (inconvénients possibles); déconseille d'engager les officiers des forts "à se munir par eux-mêmes, au moyen d'une somme fixe, des vivres et ustensiles qui leur sont nécessaires": la plupart manqueraient du nécessaire par le défaut d'exactitude de leurs commissionnaires, certains feraient venir des marchandises de traite "ce qui ferait tomber celles du sieur Chalet"; Michel ne voit pas comment on peut dresser un projet de dépenses pour le fort Saint-Frédéric, "n'y ayant de fixes... que les gages et les vivres des officiers et employés" (montants de l'année dernière): cette dépense devient de plus en plus exhorbitante (la barque paraît inutile puisqu'il a été payé près de 6 000 l. de fret à Sabrevois de Bleury l'année dernière); a dressé l'état des marchandises nécessaires pour les magasins de Montréal (achats à Québec); on économiserait si, chaque année, on approvisionnait les magasins de façon à n'avoir pas besoin d'acheter dans la colonie; a fait le changement des armes des compagnies de Trois-Rivières conformément à l'ordonnance de mai 1743; a trouvé les forges du Saint-Maurice en bon état et leurs registres bien tenus par Martel de Belleville: suggère d'y remplacer la plupart des chevaux par des boeufs pour le transport du minerai et du charbon; envoie un extrait indiquant le coût total (approximatif) de construction du Caribou; avait prévu un excédent de dépense de 50 à 60 000 l. pour l'année dernière mais il ne monte qu'à 34 373 l. 3 s. 1 d.: la différence provient de plus de 800 quarts de farine de France et de l'île Royale consommés dans les magasins; pense que l'excédent sera encore moins considérable cette année à cause de l'affermage des postes de traite des forts Frontenac et Niagara; ces postes n'étaient pas avantageux, étant donné qu'on y "détournait la traite qui s'y faisait pour le compte du roi": souhaite que François Chalet en continue l'exploitation même s'il faut réduire le prix de sa ferme pendant la durée de la guerre; le changement opéré au fort Chambly a aussi contribué à la diminution des dépenses; pense que les fonds ordinaires de l'état du roi suffiraient aux dépenses, si l'on confiait aux boulangers la fourniture du pain pour les troupes; les moyens donnés à Hocquart pour combler les déficits des années 1741 et 1742 sont suffisants; mettra de l'Isle au fait des finances.