Résumé de dépêches du Canada concernant les Indiens (avec commentaires) - les Anglais, dans un conseil tenu à Orange, ont annoncé leur dessein de fortifier Chouaguen et ont demandé aux Iroquois de rompre complètement avec les Français; les Onontagués et les Tsonnontouans descendus à Montréal avec un chef goyogouin ont réaffirmé leur attachement pour les Français et ont prié de leur laisser l'officier qui commande chez eux; Beauharnois leur a expliqué qu'en permettant le renforcement de Chouaguen, "ils s'exposaient à perdre leurs terres et à devenir" les esclaves des Anglais: les Iroquois du Sault-Saint-Louis se sont dits prêts à se joindre à leurs frères pour détruire ce poste; Beauharnois a aussi combattu les vues des Anglais qui veulent s'établir au fort des Sables sur le lac Ontario et qui invitent les Iroquois à faire la paix avec les Têtes-Plates, les Chérakis et les Chicachas: il a même décidé d'envoyer un parti de domiciliés du lac des Deux-Montagnes contre ces Indiens ennemis; les Anglais, ayant demandé des terres aux Abénaquis de l'Acadie, ont essuyé un refus: ils se sont moqués de l'attachement des Abénaquis pour le roi de France qui, à leur avis, était peu récompensé mais ces Indiens ont répliqué qu'ils étaient contents des secours reçus; comme ils leur reprochaient la destruction de leurs bestiaux, ces Indiens leur ont fait sentir que leurs animaux seraient encore plus exposés sur les nouvelles terres qu'ils demandaient; les Outaouais de Michillimakinac, manquant de bonnes terres, avaient l'intention de s'établir sur une rivière fort éloignée: ils ont finalement choisi un endroit recommandé par Beauharnois; ce dernier s'est montré très conciliant avec les chefs sioux descendus à Montréal: les esclaves qu'il leur avait permis de ramener chez eux ayant refusé de les suivre, il fut ordonné à Marin d'en prendre un parmi ceux de leurs frères en captivité chez une nation ennemie; le caractère turbulent des Sioux ne permet guère d'espérer des liaisons solides avec eux et même en supposant qu'ils se tranquillisent, il serait très difficile d'empêcher d'autres nations de les frapper (multiplication des partis dirigés contre eux, coup d'un détachement commandé par un chef monsoni); Beauharnois a profité de la présence des Sakis, Renards, Puants, Folles Avoines et Sauteux pour régler un différend entre Renards et Folles Avoines (meurtre de deux Renards) et pour engager Renards et Sakis à ne point poursuivre l'affaire commencée avec les Illinois en 1741; les Sauteux ont rendu compte de leur réconciliation avec les Sioux, Sakis et Renards; les Hurons de Détroit ont décidé de s'établir sur une île située à trois lieues de leur ancien village; Beauharnois craint qu'ils ne prennent à nouveau le parti de s'éloigner; ce gouverneur a invité les Chaouanons à renoncer à leur dessein de s'installer aux environs de la rivière des Chéraquis "avec lesquels les Anglais les ont engagés de faire la paix ainsi qu'avec les Têtes-Plates": on doute du succès de ses discours; les sulpiciens ayant entrepris de former un bon établissement pour les Algonquins et les Népissingues au lac des Deux-Montagnes, plusieurs de ces Indiens s'y sont rendus et beaucoup d'autres doivent les suivre (docilité de ces autochtones).