"Petit mémoire de Canada" écrit par Josué Dubois Berthelot de Beaucours, gouverneur de Montréal - un grand nombre d'Indiens de l'Ouest de différentes nations sont descendus à Montréal cette année; les députés iroquois ont promis de rester fidèles aux Français et ont prié Beauharnois de ne point ajouter foi aux calomnies proférées contre eux; un chef tsonnontouan a dit qu'il porterait le pavillon français "partout déplié à la vue des Anglais": un Onontagué a caché celui que des soldats de Chouaguen voulaient lui arracher de force; les Poux (Kicapous), Renards, Sakis, Puants et Sauteux venus avec Marin et La Ronde ont promis "de vivre en paix comme frères" mais "on ne peut guère compter sur une paix solide entre ces gens turbulents" (discours d'un Pou); les Outaouais ont tué un Sioux et un Renard; les Chaouanons songent à s'établir "sur une rivière de leur nom parallèle à la rivière des Chérakis": ils s'approcheraient ainsi des Anglais, risqueraient d'être attaqués par des partis de guerre passant dans le voisinage et pourraient ensuite, par vengeance, s'allier aux Têtes-Plates, Chérakis et Chicachas; Beauharnois souhaite qu'ils s'installent à la Prairie des Mascoutens; a averti les Français qui vont chez les Chaouanons de traiter aimablement le métis français (Chartier?) qui a beaucoup d'influence sur ces Indiens: cet homme devait descendre à Montréal mais on lui a dit qu'il y serait emprisonné; des Indiens de l'Ouest sont allés en guerre sans autorisation et, selon un missionnaire jésuite, bien d'autres veulent faire de même, quoique les anciens s'y opposent; avertit le jésuite qu'il ne donnera rien à ceux qui partiront sans permission de Beauharnois; les domiciliés du lac des Deux-Montagnes ont renoncé à partir (grâce aux bons soins de leurs missionnaires et de leurs chefs): selon l'abbé Picquet, ils méditent cependant "une grande action d'éclat"; tous ces petits partis n'affaiblissent pas vraiment l'ennemi, irritent plusieurs nations et troublent "le commerce et les communications des postes français" du Mississipi; quatre chefs tsonnontouans ont vendu des terres aux Anglais et Joncaire a travaillé à rompre cette affaire; un Flamand d'Orange devait venir au printemps s'établir à dix lieues du lac Ontario aux environs du fort des Sables.