Lettre de Champigny au ministre - mesures qu'il a prises pour assurer la subsistance des troupes dans la région de Montréal; les blés qui ont valu jusqu'à 12 l. le minot sont réduits présentement à 4 l. 10 s.; demande six cent milliers de farines et cent vingt milliers de lards; les gens vivant "au-dessus de Trois-Rivières" sont dans une grande misère et toute cette région a été ruinée par les ennemis "à la réserve de la côte de Boucherville et des forts où toutes les familles ont été contraintes de se retirer, ce qui les empêche de faire valoir leurs habitations éloignées et d'élever des bestiaux qu'en très petit nombre"; beaucoup d'habitants estropiés; pauvreté des veuves; nécessité de faire des présents aux Indiens domiciliés qui sont très utiles dans cette guerre: ils sont très pauvres parce qu'ils n'ont pas le temps de faire leur chasse étant continuellement en action contre les ennemis; abandon de l'expédition contre les Agniers "à cause de la saison trop avancée"; d'Iberville est arrivé de la baie d'Hudson apportant pour 84,000 l. de castor et pour 6,672 l. de menues pelleteries: il passe en France voir le ministre; prise d'une caiche anglaise par Bonaventure et Villebon; ce dernier a retiré une partie des papiers du greffe de Port-Royal, le reste ayant été détruit par les Anglais; des Canadiens sont mécontents d'être "continuellement commandés pour la guerre" pendant que quantité de soldats "sont à travailler chez des habitants"; déplore que la plupart des officiers canadiens mariés restent chez eux au lieu d'être avec leur compagnie; demande 1,000 soldats; indemnité demandée par Jolliet pour la perte de sa barque prise par les Anglais; n'est pas d'avis "de taxer le prix de tout ce qui se consomme" comme l'ont demandé Frontenac et les officiers; fera faire la taxe du pain "puisqu'il y a du blé et des farines pour vivre pendant l'année"; commerce de la femme du commis du trésorier; ne voit aucun obstacle au projet des Sulpiciens "de remettre au roi leur justice de Montréal"; accorder à Charon de La Barre et ses associés "des lettres d'établissement" leur permettant de fonder des maisons de charité pour les vieillards, infirmes, orphelins et nécessiteux; demande une flûte pour le transport des mâts et autres bois qu'il fait préparer; faveurs sollicitées pour les sieurs Maupeou, Crisafy et Monic; bannissement du lieutenant Saint-Michel pour "actions sales et ordurières commises avec des soldats".