Mémoire de Denonville au ministre sur l'état présent des affaires du Canada depuis le 10 août jusqu'au 31 octobre - abandon de Niagara vu la difficulté de ravitailler ce poste; perfidie de Kondiaronk (Le Rat) qui a lancé une attaque contre des ambassadeurs iroquois: évasion de l'un des captifs qui a pu assurer les Iroquois de la bonne foi des Français; cependant, Andros a convoqué les Iroquois à Orange et les a empêchés d'envoyer d'autres députés à Montréal; a averti les gens de Michillimakinac de prendre garde à une vengeance iroquoise; Andros a envoyé deux hommes l'avertir qu'il avait défendu aux Iroquois d'attaquer les Français; ce gouverneur anglais paraît plus dangereux que Dongan: pillages de Pentagouet, Canseau et Chedabouctou; desseins des Indiens alliés de s'accommoder avec l'ennemi; les Anglais souhaitent que les Iroquois fassent la paix avec toutes les nations pour s'attirer tout le castor; nécessité de rétablir les Jésuites dans tous les villages iroquois; c'est le père Lamberville qui a détourné l'orage qui menaçait la colonie; erreur de la Compagnie des Pêches sédentaires qui veut empêcher les Jésuites de rétablir leur mission près de Pentagouet: sans ces missionnaires, les Indiens se donneraient aux Anglais; Vaudreuil commandera à Montréal en l'absence de Callière qui s'en va exposer au ministre la situation de la colonie; éloge de Gaillard; la paix est absolument nécessaire, mais elle ne sera assurée que si on renvoie les prisonniers iroquois qui sont en France; il sera plus avantageux de la faire en Angleterre et à tout le moins aux conditions suivantes: obtenir que les Iroquois soient au moins neutres, qu'ils aient des missionnaires chez eux et qu'il soit interdit de leur distribuer de l'eau-de-vie, faire en sorte que les Anglais ne puissent occuper Niagara ni établir des magasins chez les Iroquois ou sur les bords des Grands Lacs, obtenir la propriété de la rivière Bourbon si on ne peut s'approprier entièrement la baie d'Hudson; envoie les prises de possession et autres titres de propriété de territoires et a donné ordre qu'on en "prît d'autres en tous les autres lieux"; Tonty prendra possession de la rivière Ouabache (Ohio) où les Anglais ont tenté de s'établir à trois reprises; desseins des Anglais sur tout le pays du côté du sud et sur la région du Mississipi; préfère temporiser avec les Iroquois plutôt "que de les attaquer à demi"; tient la colonie en état de défense (munitions nécessaires); à cause de la mauvaise récolte de l'année dernière, l'intendant a eu peine à fournir du pain aux troupes au cours de l'été; faudrait avoir "deux années de grains devant soi"; les forts érigés dans les seigneuries servent de refuge au peuple contre les incursions iroquoises mais ne peuvent assurer efficacement la défense de la colonie; nécessité de resserrer les habitations et de former des villages pour protéger la colonie et pour rendre les Canadiens plus dociles (opposition à prévoir à ce changement); nécessité de construire un fort à Chambly; propose de déménager la mission du Sault-Saint-Louis; permettre à Callière de commander dans les lieux éloignés en l'absence du gouverneur général; envoie un mémoire au sujet des officiers les plus méritants; mission confiée au père Jacques Bigot pour attirer les Abénaquis sur les terres françaises et efforts d'Andros pour les retenir; envoie un canot à Michillimakinac pour avertir des projets des Anglais de tenter "quelque entreprise du côté des Outaouais" et d'user de représailles envers les Français; souhaite que l'on envoie des ordres d'Angleterre pour contrecarrer les desseins d'Andros.