Lettre du roi à Duchesneau - a vu par le recensement des Indiens domiciliés que leur nombre s'est accru de 56 depuis l'an passé: cette augmentation est un effet du succès des missions sulpiciennes; continuer à attirer ces Indiens parmi les Français afin de les franciser et de les porter à la religion: exhorter les habitants à en élever; importance d'établir des curés fixes: réduire aux dîmes leur subsistance, donner à chaque cure l'étendue nécessaire pour que les dîmes puissent suffire à son entretien; ne pas faire monter à 5 ou 600 l. la subsistance ordinaire d'un curé: les curés du Canada doivent pouvoir vivre avec 500 l., puisque ceux de France se contentent de 200 l.; examiner les inconvénients représentés par l'évêque d'accorder le patronage des paroisses à ceux qui feraient bâtir des églises sans les doter (difficulté de trouver des gens capables de doter); envoie l'état des gratifications octroyées aux Sulpiciens, aux Ursulines et aux Hospitalières; accorde 1,500 l. pour aider les Montréalais à terminer la construction de leur église; accorde la place de la sénéchaussée aux Récollets; révocation de Boisseau; Duchesneau a eu tort de permettre à Jolliet d'envoyer des barques à la pêche; ces permissions relèvent du gouverneur; a montré de la partialité en faveur de La Chesnaye contre Boisseau; ne peut croire entièrement ses rapports, car il approuve ou désapprouve la conduite des particuliers suivant qu'ils sont amis ou ennemis de Frontenac; manifeste toujours autant d'animosité envers ce dernier; les promesses de Frontenac portent à croire qu'on mettra bientôt fin aux désordres des coureurs de bois; ne doute pas qu'il ait fait punir sévèrement les sept coureurs de bois qui ont été pris; doute de sa diligence et de celle du prévôt à arrêter les désobéissants qui sont plus de 800; ordonne à Frontenac d'y employer ses gardes et les soldats des garnisons; accorde une amnistie générale aux coureurs de bois et envoie une ordonnance autorisant 25 congés annuels pour la traite: ces congés doivent être donnés par le gouverneur et visés par l'intendant, ils ne peuvent être octroyés deux ans de suite aux mêmes personnes; envoie une déclaration prévoyant des peines extrêmement sévères contre les futurs contrevenants; a peine à croire qu'à cause des coureurs de bois le pays se dépeuple et les terres demeurent incultes et que le commerce des pelleteries diminue en raison de la contrebande chez les Anglais: exige des preuves; ne peut se prononcer sur la conduite de Perrot, faute de preuves; traiter les Français et les Indiens avec douceur; empêcher qu'on exploite et violente les derniers, afin qu'on puisse en attirer un plus grand nombre dans les foires; ordonne à Frontenac d'empêcher à l'avenir des abus semblables à ceux survenus lors de la dernière foire de Montréal (Indiens maltraités, boutiques de soldats dans le camp des Indiens); obliger les fermiers à prendre le castor sec pour tout son poids; ne point les forcer à acheter les cendres des habitants; exciter ces derniers à continuer "la manufacture de la potasse"; maintenir et fortifier le commerce avec les Antilles: ce commerce progressera si les vaisseaux du Canada sont chargés de bois d'oeuvre, de poisson salé et de blé; lui expédier le recensement du Canada et un extrait des mariages, baptêmes et décès; envoi de 3,000 l. pour les mariages; s'appliquer avec soin à l'administration de la justice; avertit Frontenac de laisser aux officiers de justice "la liberté entière de leurs fonctions"; menace de lui ôter l'intendance de cette colonie.