Mémoire du Duchesneau au ministre concernant les nations indiennes qui fournissent les pelleteries et contenant une description des colonies anglaises et de l'Acadie - les Outaouais sont les plus utiles, car ils vont chercher le castor chez les nations éloignées (Sauteux, Népissingues, Mississagues, Amikoués, etc) qui elles-mêmes tirent leurs pelleteries des Assiniboines, Sioux, Sakis, Puants, Renards, Miamis, Illinois et autres nations; nécessité de maintenir l'union parmi ces peuples, de ne point les troubler dans leur commerce, comme font les coureurs de bois, de les traiter doucement et avec justice; ne point souffrir qu'un grand nombre de Français aillent dans leur pays; leur montrer que tout leur bonheur consiste à être attachés aux Français; établir solidement la religion parmi ces peuples qui y ont quelque disposition: ça assurera la réussite des autres desseins; empêcher qu'on ne leur porte de l'eau-de-vie qui est le plus grand obstacle à la religion; châtier les Français qui leur donnent de mauvais exemples; les Iroquois peuvent s'assujettir les autres nations et porter tout le commerce aux Anglais; nécessité de gagner leur amitié ou de les détruire; pour s'en faire des amis, on pourrait envoyer quelques Français intelligents vivre parmi eux; pour les maîtriser, il faudrait au moins 1,200 hommes; le moyen le plus avantageux de se rendre maître des Iroquois et du commerce des pelleteries serait d'acheter Manate et Orange; compte rendu des hostilités iroquoises contre les Illinois; La Salle envenime les choses en maltraitant les Iroquois et en soutenant les Illinois; propositions de paix de Tonty; les Iroquois décident de ne pas attaquer les Miamis; meurtre d'un chef tsonnontouan commis par un Illinois: les nations outaouaises s'enfuient craignant la vengeance des Iroquois, Frontenac donne rendez-vous aux Iroquois au fort Frontenac pour régler cette affaire; on peut rétablir la paix en faisant des présents aux Iroquois et en se servant de l'influence des Jésuites et des Sulpiciens; les Anglais qui soutiennent les Iroquois demeurent un obstacle puissant tant du côté de Manate et d'Orange que de celui de la baie d'Hudson; ils s'emparent de tout ce que les Français négligent: ils ont trois établissements considérables à Terre-Neuve et s'étendent tant qu'ils peuvent du côté de l'Acadie; à la baie d'Hudson ils nuisent au commerce français des pelleteries (attirent les nations outaouaises, réduisent la traite de Tadoussac); propose de les chasser de la baie d'Hudson ou de construire des forts qui empêcheront les Indiens de leur porter des pelleteries; l'Acadie a les mêmes avantages que certaines colonies anglaises, la navigation y est libre, sauf pendant deux mois: pourtant on néglige cette colonie, ses 500 habitants ne subsistent que par les Anglais et sont pillés par leurs dirigeants.