Mémoire de Talon sur le Canada adressé à Colbert - envoie un mémoire au roi conforme à sa promesse d'expédier des mémoires plus amples et des états de dépenses plus justes; a fait partir plusieurs charpentiers et 12 scieurs pour préparer cet hiver des pièces de bois propres à la marine: n'ose répondre "de rien que d'environ 1,200 pièces à toutes sortes d'usages", vivres et ustensiles accordés aux charpentiers, nonchalance de leurs subalternes; "gabarit" utilisé pour la conservation des bois utiles aux ateliers du roi; en a distribué dans tous les endroits où l'on défriche, avec ordre de conserver les bois de la forme et des mesures portées par ce gabarit; ayant appris que les habitants brûlent beaucoup de bois propres à la marine dans leurs défrichements, il demande "douze casaques de garde de Marine" pour faire respecter l'ordre de conserver ces bois; envoie La Potardière en France avec vingt barriques de minerai de fer et du sable (de Trois-Rivières): selon ce maître de forges, le minerai est d'une excellente qualité, en fera extraire par les mineurs en vue d'une exploitation prochaine; promesses du faiseur de goudron Arnolf Alix qui a déjà 1,500 pieds d'arbres écorchés; Talon n'ose encore demander de grands fonds pour ces entreprises et laisse au ministre le soin de décider, tout au moins jusqu'à ce qu'on soit certain de pouvoir fabriquer un vaisseau composé en toutes ses parties des productions de la colonie (bois, fer, chanvre, goudron); il y a des aventuriers en campagne qui vont à la découverte de pays inconnus et à la recherche des choses utiles à l'État: prendra des précautions avant d'en envoyer d'autres; des Algonquins rapportent qu'on a vu deux vaisseaux hiverner près de la baie d'Hudson: ce doit être des Anglais sous la conduite de Des Groseilliers; Talon y enverra quelqu'un pour inviter les Kilistinons à venir porter leurs fourrures aux Français; proposition du capitaine Poulet d'entreprendre la découverte de la communication des deux mers du Nord et du Sud (recherche d'un passage vers la Chine); demande de fonds pour les soldats de six nouvelles compagnies, ces fonds pourraient aussi servir pour ceux des quatre anciennes compagnies et pour les familles "nouvellement venues": pour faciliter l'établissement des soldats, on pourrait leur faire construire une petite maison et semer leurs terres et même employer une partie de ces fonds à commencer des manufactures; mariage de La Durantaye avec une veuve du pays: testament à faire valider; toutes les filles venues cette année, sauf une quinzaine, sont mariées: leur a donné outre quelques subsistances la somme de 50 l.; les filles envoyées l'an passé sont aussi mariées et presque toutes sont enceintes ou ont eu des enfants; recommander fortement de choisir des filles saines, fortes ou aptes aux "ouvrages de main" et non "disgraciées de la nature"; trois ou quatre filles de naissance serviraient peut-être à marier quelques officiers; gratification sollicitée pour Mlle Estienne; munir les filles et les veufs d'un certificat attestant qu'ils sont libres, sans quoi les prêtres de la colonie font difficulté de les marier; on a besoin d'hommes engagés pour aider les habitants et "pour faire de nouveaux colons"; demande des fonds pour les "ouvriers et outils utiles au Canada et aux manufactures qu'il y faut introduire" et pour les marchandises nécessaires aux ateliers établis; épargnes considérables réalisées parce que les fonds du roi ne sont pas transportés en entier au Canada mais plutôt convertis en denrées et autres fournitures nécessaires à la colonie; vente de denrées et de marchandises aux habitants des côtes éloignées qui donnent du blé en échange; se défend de trop se mêler du commerce et ajoute que, sans ses magasins, plusieurs établissements seraient tombés; le clergé "s'acquitte très bien de ses fonctions ecclésiastiques"; demande des secours pour les Récollets qui ont été accueillis avec joie par les habitants et qui permettront de réduire l'autorité trop bien établie des premiers ecclésiastiques: leur donner lieu d'augmenter leur nombre pour ôter l'occasion à l'évêque de demander un nouveau secours d'ecclésiastiques; conduite prudente et judicieuse du père Germain Allart; Talon rappelle avec quelle délicatesse il a dû agir pour conserver l'autorité du roi et le repos des consciences; l'évêque a besoin qu'on lui continue la gratification déjà recue; Talon a laissé entendre à Mgr de Laval qu'il était de son intérêt de dépendre du roi et non de Rome pour l'acquisition de son titre d'évêque de Québec; forte application de l'abbé de Queylus à réformer son clergé, à augmenter la colonie de Montréal et à fournir de bons sujets pour les missions; il s'applique aussi à retirer des mains des Iroquois les enfants indiens qui y sont captifs pour les placer dans son séminaire ou chez les soeurs de la Congrégation (générosité de la princesse de Conty); le nombre de petits Indiens élevés par l'évêque et les pères a fort diminué, mais ils vont chercher de nouveaux sujets pour les franciser; lui adresser la confirmation des lettres de noblesse de Hautmesnil; les chevaux réussissent bien: précautions prises pour les cavales; besoin d'ânes; demande une commission de gouverneur de Montréal pour Perrot; zèle, jalousie et susceptibilité de Courcelle; ce gouverneur a promis de rassembler de temps en temps les habitants pour les "dresser au maniement et port des armes" (drapeaux et épées à leur distribuer); demande une douzaine de médailles du roi pour ceux "qui se porteront aux grandes entreprises ou aux découvertes utiles" (pays, mines); gratifications aux familles nombreuses; espère recevoir un titre pour sa terre qui est devenue une des plus considérables du pays: ce titre produirait de l'émulation parmi les autres exploitants; de tels titres "seraient un moyen fort utile à l'avancement de la colonie" (demande de Berthelot); capacités limitées de Boutroue; envoi de "l'état général des familles"; projet du roi pour la fabrication d'une monnaie propre à la colonie: cela serait d'une très grande utilité au Canada; indemnité demandée par Grandfontaine pour ses dépenses à Boston; si la mine de fer est "d'assez bonne matière pour fondre des canons", La Potardière demandera trois fondeurs; souhaite un vaisseau pour transporter les magasins tous faits demandés aux Îles; envoie de longs mémoires pour la raison suivante: les séjours en pays éloignés n'ont pas toujours les suites favorables escomptées, parce que le roi ou le ministre sont mal informés des secours qu'il faut donner aux colonies.