Le Président du Conseil de Marine à M. de Beauhanrois. Lui a déjà représenté, qu'en cas de rupture avec l'Angleterre, il n'avait guère à craindre du côté de la mer, attendu que les entreprises des Anglais de ce côté ont toujours été infructueuses. Ils auraient encore les mêmes difficultés à surmonter, à moins de faire des préparatifs et des dépenses très considérables. Il est à croire d'ailleurs, que s'ils font des armements de cette importance, ils les emploieront à d'autres objets qui excitent plus sensiblement leur jalousie. Ne négligera cependant rien. Il y a lieu de juger que la colonie n'aura pas plus à craindre du côté de terre, les forts de St Frédéric de Chambly et les fortifications de Montréal les mettant à l'abri de toute atteinte. En tout cas, il doit avoir assez de troupes pour tenir en échec une force considérable. Espère qu'il pourra agir d'offensive et, dans ce cas, s'il croit ne pas occasionner de mouvement hostile chez les Iroquois, il pourra attaquer le fort Chouengnen. Il pourra également attaquer les postes anglais du côté de la Baie d'Hudson et, comme par le passé, inquiéter les établissements de la Nouvelle Angleterre et de la Nouvelle York. Un autre objet qui tient fort au coeur du roi, c'est la conquête de l'Acadie, mais c'est de l'Ile Royale que doit venir l'attaque. Examinera si une entreprise ne pourrait pas être tentée par les terres. M. Duquesnel à ordre de ménager les habitants de l'Acadie. On peut espérer que les Iroquois garderont la neutralité comme ils l'on fait dans la dernière guerre, mais il faut s'attendre que les Anglais ne négligeront rien pour les faire déclarer en leur faveur. Le choix dans les commandants des postes exige une circonspection toute particulière, car de leur conduite dépendra les évènements qu'on peut craindre ou espérer de la part des Sauvages.
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