Hétu, Jacques, 1938-2010 : Né à Trois-Rivières (Québec), Jacques Hétu débute ses études musicales à l'Université d'Ottawa dont l'étude du chant grégorien avec le père Jules Martel. De 1956 à 1961, il poursuit sa formation au Conservatoire de musique du Québec à Montréal où il suit, entre autres, des cours de composition et de contrepoint avec Clermont Pépin, d'harmonie avec Isabelle Delorme et de fugue avec Jean Papineau-Couture. À l'été 1959, il s'inscrit au cours de composition de Lukas Foss au Berkshire Music Center, Tanglewood, Massachusetts. Grâce au Prix d'Europe, au prix des Festivals de musique du Québec et à une bourse du Conseil des Arts du Canada, le jeune artiste part pour Paris en 1961 où il travaille la composition avec Henri Dutilleux à l'École normale de musique (1961-63) ainsi que l'analyse avec Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris (1962-63). Ces années d'apprentissage sont très fructueuses puisqu'elles lui permettent de raffiner ses techniques d'écriture et donnent aussi naissance à plusieurs oeuvres dont deux symphonies, un Prélude pour orchestre (opus 5) et un Trio pour flûte, hautbois et clavecin (opus 3, no 2).
Jacques Hétu revient au pays en 1963 et il entame sa carrière d'enseignant à l'Université Laval (1963-77) où il donne des cours de littérature musicale, d'analyse, d'orchestration et de composition. Depuis 1979, il enseigne à l'Université du Québec à Montréal où il assume également les fonctions de directeur du département de musique de 1980 à 1982 ainsi que de 1986 à 1988. En 1972 et en 1978, Hétu est aussi invité par l'Université de Montréal pour y donner des cours de composition.
Artiste au talent reconnu à travers le monde, Hétu compose de nombreuses oeuvres sur commande dont la Fantaisie pour piano et orchestre (Institut international de musique du Canada, 1973), Les Djinns (Alliance chorale canadienne, 1975), Antinomie (National Arts Centre Corporation, 1977), Mirages (Orchestre des jeunes du Québec, 1981), Images de la révolution (Orchestre symphonique de Montréal, 1988) et la Sonate pour treize instruments (réseau anglais de la Société Radio-Canada, 1996). En 1990, le compositeur accompagne Pinchas Zukerman lors d'une importante tournée européenne avec l'Orchestre du Centre national des arts d'Ottawa et y présente sa Symphonie no 3 ainsi que l'oeuvre Antinomie. En 1994, suite à un concert où figure Le Tombeau de Nelligan, François Tousignant écrit : ". . . les sonorités qu'Hétu va chercher dans l'orchestre sont d'un modernisme chatoyant et peuvent donner des leçons à de nombreux émules de traités d'orchestration en ce qui concerne l'invention de combinaisons sonores" (Le Devoir, 29 novembre 1994). Compositeur éclectique, Hétu transcende les divergences des courants musicaux et nous livre une musique lyrique aux riches sonorités.