London and Port Stanley Railway Company : Le London and Port Stanley Railway a été constitué en société en vertu du Province of Canada Act, 16 Vic., c. 33 du 23 avril 1853, afin de construire et d'exploiter une ligne ferroviaire entre London et Port Stanley (Ontario), sur les rives du lac Érié. La société devait créer une ligne permettant de relier la ville de London à un point de service de transport maritime et, comme la majorité des actions appartenait à la municipalité, et exercer une certaine influence sur les tarifs de fret. La ligne sera ouverte à la circulation le 2 octobre 1856.
En 1874, le London and Port Stanley Railway sera donné à bail au Great Western Railway pour une période de vingt ans. En 1882, la Grand Trunk Railway Company of Canada acquerra le Great Western Railway, avec le bail du London and Port Stanley Railway. Le London and Port Stanley Railway n'étant pas un élément rentable du réseau du Grand Trunk, la Grand Trunk Railway Company of Canada décidera en 1892, soit deux ans avant la date d'expiration du bail, de résilier unilatéralement le bail et d'interrompre l'exploitation de la ligne entre London et Port Stanley, et la Michigan Central Railroad acceptera alors d'en prendre la charge pour une courte période, aux termes d'une entente renouvelable mensuellement. Le 1er décembre 1893, la ville de London, à titre d'actionnaire majoritaire, choisira de donner à bail, pour une période de vingt ans, le London and Port Stanley Railway à une autre entreprise américaine, la Lake Erie and Detroit River Railroad, laquelle fera l'objet, en 1906, d'une prise de contrôle par la Pere Marquette Railroad, américaine également, qui exploitait un réseau de lignes ferroviaires en Ontario et dans le Midwest américain. Par suite de cette prise de contrôle, la Pere Marquette Railroad acquerra aussi le bail relatif au London and Port Stanley Railway
En 1902, la Pere Marquette Railroad demandera à la ville de London si elle accepterait de prolonger à plus long terme ce bail. Mais le maire de London, Adam Beck, croyait fermement en l'avenir de l'électricité et il était un tenant de la propriété public. Il est d'ailleurs sans doute mieux connu à cause du fait qu'il a fondé l'Ontario Hydro-Electric Power Commission. Il refusera donc d'accorder son aval à la prolongation du bail, et il fera plutôt valoir que la ville de London devrait, au moment de l'extinction du bail, acquérir la propriété du London and Port Stanley Railway et l'exploiter elle-même. Il recommandera en outre que la ligne soit complètement reconstruite, pour qu'elle puisse être transformé en ligne ferroviaire électrique. Le 22 octobre 1913, ces propositions feront l'objet d'un référendum et la population se montrera favorable tout aussi bien à l'électrification de la ligne qu'à son exploitation par la municipalité.
A l'expiration du bail de la Pere Marquette Railroad, le 1er décembre 1913, le London and Port Stanley Railway sera donc placé sous l'autorité de la London Railway Commission, qui était formée du maire et de quatre commissaires nommés par le conseil municipal. La reconstruction de la ligne sera entreprise par la Pere Marquette Railroad, aux termes d'un contrat signé par la commission. Jusqu'à la fin des travaux de reconstruction au début de 1915, la Pere Marquette Railroad continuera à assurer l'exploitation de la ligne en vertu d'une entente renouvelable mensuellement.
Par la suite, le London and Port Stanley Railway sera exploité par la ville, qui en demeurera le propriétaire, pendant cinquante-deux ans. A compter de 1942, la London Railway Commission et la London Public Utilities Commission seront formés des mêmes membres, mais elles continueront à fonctionner de façon distince. Dans le cours des deux dernières décennies d'existence du London and Port Stanley Railway, des locomotives diesel seront acquises pour servir de complément aux locomotives électriques, mais la ligne n'en demeurera pas moins principalement électrique. Dans les années 50, la situation financière du London and Port Stanley Railway se sera nettement détériorée, du fait de la concurrence du transport routier qui aura absorbé une large part du trafic des marchandises et des passagers. Sans compter que sa principale source de revenus au titre du transport des marchandises, soit l'importation de charbon qui, provenant des États-Unis et destiné à la région de London, devait traverser le lac Érié et passer par Port Stanley, s'était considérablement tarie avec la baisse de l'utilisation de ce combustible. En février 1957, le service de transport des passagers sera abandonné. Des négociations avec la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada avaient cours depuis 1952 et, finalement, le 1er janvier 1965, cette dernière acquerra le London and Port Stanley Railway de la ville de London, en échange de certains ses biens immobiliers situés dans cette ville.